Un pompier dénonce des agressions sexuelles lors de son bizutage

Le jugement de 10 pompiers s’ouvre ce lundi après-midi à Paris pour des agressions sexuelles et des violences pendant un bizutage au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris le 6 mai 2012. L'un des deux pompiers qui avait dénoncé ces faits a accepté de se confier pour la première fois sur RMC.
Sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Paris, 10 pompiers comparaissent pour violences volontaires, agressions sexuelles et pour s'être "abstenus d'empêcher un crime ou un délit". Le procès qui démarre ce lundi, se terminera le 17 décembre et se déroule sur 5 demi-journées d'audience.
"J’ai subi des agressions sexuelles"
Il y a six ans l'affaire avait fait scandale. Deux pompiers gymnastes accusaient leurs coéquipiers et collègues de violences et d'agression sexuelles lors d'un déplacement en bus de l'équipe, le 6 mai 2012. Fessées, pincements, morsures jusqu'au sang. Les deux plaignants avaient dénoncé un bizutage violent, humiliant.
La prestigieuse équipe de gymnastique, vitrine de la BSPP avec ses 50 gymnastes de très haut niveau, avait été dissoute quelques jours après. Près d'un siècle après sa création.
"J'ai brisé l'omerta"
Romain (prénom d’emprunt), l'un des deux plaignants, partie civile dans le dossier a accepté de témoigner pour la première fois sur RMC.
"On parle de chahutage mais ça, ce sont les mots que l’équipe emploi en vrai, c’est des coups. Il y a de la violence. On ne vous demande pas gentiment de vous déshabiller, on vous arrache le slip, on touche mes parties intimes et ça va au-delà de tout ce qu’on a pu entendre dans des bizutages traditionnels. J’ai subi des agressions sexuelles. On est comme enfermés, il faut imaginer, entre huit et 12 personnes au fond d’un bus sur une seule banquette ça fait une masse autour de nous. La hiérarchie ne nous a pas protégé étant donné que c’était la coutume et qu’il fallait y passer. J’ai brisé l’omerta et on se retrouve tout seul et six ans plus tard clairement on s’est fait viré de l’armée. Ça nous aurait bien aidé d’être reconnu victime plus tôt. Quand ce sera officiel ce sera un pas de plus pour nous, pour nous reconstruire".
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