Professeur décapité: que s'est-il passé lors du cours sur la liberté d'expression?

Les enquêteurs se penchent sur un cours du professeur d'histoire, un cours sur la liberté d'expression, durant lequel il avait montré à ses élèves les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo
Un professeur d'histoire-géographie a été tué décapité vendredi à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. L'auteur présumé de l'attaque, un jeune de 18 ans en représailles à un cours donné par la victime. Cet enseignant de 47 ans aurait montré à ses élèves au début du mois des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en cours d'éducation civique.
Selon BFMTV, ce cours aurait eu lieu le 5 octobre. Le 8, un parent d'élève dépose plainte contre le professeur. Une enquête est alors ouverte et l'enseignant est entendu le 12 octobre par les policiers. Il apprend lors de cette audition qu'une plainte a été déposée contre lui et s'étonne qu'elle émane d'un parent d'élève dont l'enfant ne fait pas partie de sa classe.
Il raconte ensuite aux enquêteurs la nature du cours, expliquant avoir effectivement montré les caricatures de Mahomet faites par Charlie Hebdo, invitant les élèves ne souhaitant pas les voir a quitter la salle: "Mon fils m’a dit qu’il avait fait ça par gentillesse pour les préserver", témoigne au micro de RMC Nordine, dont l’enfant a assisté au cours sur la liberté d’expression.
La victime avait déposé une plainte
Dans la foulée de la plainte déposée à son encontre, l'enseignant décide à son tour de porter plainte pour "diffamation et "dénonciation calomnieuse". Vendredi, il a été décapité à quelques mètres seulement du collège où il enseignait.
"Notre collègue a été assassiné parce qu’il accomplissait la première mission de l’enseignement public, qui est de construire la liberté de conscience des élèves avec comme corolaire la liberté d’expression. C’est la laïcité qui a été visée", regrette à l'antenne Rémi-Charles Servant, professeur des écoles et secrétaire national SE-UNSA en charge de la laïcité.
Samedi matin, neuf personnes étaient en garde à vue dont un couple de parents d'élèves du collège où travaillait la victime.
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