Projet d'attaques anti-Islam: "Les politiques vont jouer les vierges effarouchées lorsqu'il y aura des assassinats", estime le vice-président du CFCM

Dix personnes liées à l'ultradroite radicale ont été interpellées samedi soir dans toute la France, notamment en Corse, par les services antiterroristes dans le cadre d'une enquête sur un projet d'attaque ciblant des musulmans.
Vaste coup de filet contre des militants d'extrême droite. Dix personnes soupçonnées de projeter des actions violentes contres des musulmans ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, dans plusieurs endroits en France.
Ces arrestations menées par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se sont notamment déroulées en Corse, où deux suspects ont été arrêtés, en région parisienne, dans la Vienne et en Charente-Maritime. Les suspects gravitaient autour d'un mystérieux groupuscule lié à l'ultradroite baptisé "AFO" (Action des Forces Opérationnelles). Ils avaient "un projet de passage à l'acte violent, aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane", a précisé une autre source proche de l'enquête. Selon des informations RMC, le groupe comptait s'en prendre à la communauté musulmane, à ses symboles et à des imams salafistes.
"Il ne faut pas être étonné!"
"C'est extrêmement inquiétant parce que, depuis un certain temps, on voit aller crescendo ce type de situation" dénonce, sur RMC, Chems-Eddine Hafiz, avocat et vice-président du CFCM, le Conseil Français du Culte Musulman. "Ca ne va pas changer comme ça s'il n'y a pas un discours politique qui puisse dénoncer de manière ferme de tels comportements. Il ne faut pas être étonné!" précise-t-il.
Avant de s'inquiéter: "Je n'aimerais pas que, demain, les hommes politiques qui vont se réveiller et jouer les vierges effarouchées lorsqu'il y aura des assassinats de musulmans. C'est quand même assez aberrant cette situation. Et c'est cela qui est effrayant".
"Ces groupes existent et ça montre qu'à l'extrême-droite, on est face à des militants qui se sentent suffisamment assurés ou soutenus au regard des discours réactionnaires qui pullulent dans l'espace public pour se dire que c'est le moment de passer à l'acte. C'est un élément d'inquiétude qui doit rappeler chacun à la responsabilité qui est la nôtre quand on prononces des paroles dans l'espace public".
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