Prostate

Quels sont les différents troubles de la prostate ? Peut-on retrouver une érection après une opération de la prostate ?
Brigitte Lahaie : J’ouvre la boite à questions. Sylvain Mimoun, « Quels sont les différents troubles de la prostate et est-ce que l’on peut retrouver une érection après une opération de la prostate ».
Sylvain Mimoun : Oui, il y a deux types d’opération de la prostate, soit on a une tumeur bénigne donc un adénome de la prostate et là normalement il y a peu d’interférences sur la sexualité si ce n’est éventuellement l’éjaculation rétrograde c’est-à-dire que l’éjaculation au lieu de se faire à l’extérieur comme ça se fait habituellement, cette éjaculation peut se faire à l’intérieur de la vessie et du coup l’homme ne sent rien sortir et sa partenaire non plus, en général quand même les adénomes de la prostate, ça s’opère plutôt après la cinquantaine, donc souvent c’est gênant pour avoir des enfants mais sur le plan sexuel si l’on est averti on est pas inquiet. Pour le cancer de la prostate par contre c’est vrai que la parfois le nerf érecteur, c’est-à-dire responsable de l’érection peut être lésé, soit parce qu’il a été sectionné maintenant la plupart pour ne pas dire tous les chirurgiens urologues font attention à ce nerf là ou à ces nerfs là, mais même s’ils y font attention quelque fois il est un peu étiré, et le fait qu’il soit étiré, il est moins réactif que d’habitude et donc il peut y avoir quelques difficultés c’est pour cela qu’aujourd’hui, la plupart des équipes qui s’occupent de cancer de la prostate, se disent d’emblée avant même toutes reprises de rapports sexuels, on va vous aider monsieur à retrouver des érections. Alors au début souvent dans le protocole classique c’est par des injections intra caverneuse c’est-à-dire des petites piqures dans la verge, pour faciliter cela, mais à côté de cela il y a les autres moyens que sont les comprimés que tout le monde connait au moins de nom : Viagra, Cialis, Levitra ou Spedra. Et il y a quelque chose de nouveau qui vient de sortir c’est le Vitaros qui est un gel composé des mêmes prostaglandines que les injections mais ce n’est pas par piqure…
B.L : L’avantage c’est que l’on ne fait pas de piqure on met le gel sur la verge directement.
S.M : Sur la verge au niveau de l’urètre. Donc tous ces moyens-là donnent suffisamment de moyens. La seule chose que je dis à qui veut m’entendre c’est : ne baissez pas les bras et agissez, allez consulter pour pouvoir vous faire aider.
B.L : Voilà des fois il y a un petit temps de réadaptation ce qui parait normal après toutes opérations de toutes façons il y a une rééducation, c’est valable pour bien d’autres parties du corps.
S.M : Malheureusement il y a certains hommes qui disent ça va revenir. Oui on leurs a dit que ça allait revenir, ça va revenir mais pas en restant les bras croisés
B.L : Et puis ce qu’il y a de positif c’est qu’aujourd’hui on en tient beaucoup plus compte qu’avant et c’est quand même ça qui me parait intéressant.
S.M : Moi en tant que gynécologue j’attends que mes collègues gynéco chirurgiens s’occupent des femmes de la même façon que les urologues se sont occupés des hommes.
Quelles sont les pathologies de la prostate et comment les traiter?
Brigitte Lahaie : Le wikisex du jour : quelles sont les pathologies de la prostate Michel Schouman ? Comment les traiter en quelques mots ?
Michel Schouman : En quelques mots, les pathologies, c’est les infections. Il vaut mieux voir un spécialiste si on fait une prostatite aigüe. Une prostatite aigüe souvent on a l’impression que c’est une grippe parce qu’on a 40 de fièvre, on frissonne et on ne sait pas tout de suite. C’est seulement après que l’on a du mal à uriner, et là il faut aller vite. Puis vient les inflammations, et puis plus tard c’est la grosse prostate qui gêne pour aller uriner. Il y a différent types de médicaments mais qui fonctionnent très bien. De plus en plus rarement on est amené à opérer un petit peu, pour faire de la place et uriner plus facilement, mais on garde la prostate. Par contre, souvent, l’éjaculation en prend un petit coup. Ensuite il y a les cancers de la prostate, on en a parlé longuement tout à l’heure.
B.L : Oui là c’est pareil il faut traiter également et ne pas attendre.
M.S : Et le dépistage c’est le dosage biologique et le toucher rectal. L’un sans l’autre, on est moins discriminant.
B.L : Très bien ! Et que l’on commence à faire normalement à partir de …
M.S : de 50 ans ! Sauf s’il y a des facteurs de risques familiaux ou ethniques, dans ce cas, on commence à 45 ans.
B.L : Voilà donc on a fait à peu près le tour de tout ce qui peut provoquer des douleurs ou mettre la prostate en danger.
M.S : Quant au massage prostatique, j’ai une petite histoire si vous voulez.
B.L : Volontiers Michel Schouman (rires).
M.S : C’est Einstein qui raconte ça : si vous tournez autour d’un arbre à la vitesse de la lumière vous pouvez finir par vous enculer tout seul, sinon vous pouvez voter socialiste.
B.L : C’est Einstein (rires).