Le PSG dérape. Lille au balcon…
Battu à Nancy, le PSG semble tout proche d’une crise inquiétante. Sans jouer, Montpellier reste leader tandis que Lille vainqueur du TFC revient à 4 points…
Poursuivre sa remontée en allant gagner à Rennes, la tâche était compliquée pour l’OL. Les Bretons restant sur deux défaites, il fallait s’attendre à une réaction. Et ça a ressemblé au match de la saison dernière avec une entame de feu des Rennais. Une prise à la gorge directe. L’intensité est tout de même retombée bien plus vite que la saison dernière où Lloris avait été décisif plusieurs fois. Globalement, la première période est dominée par Rennes qui parvient à bien casser les sorties de balles de l’OL. Et même sans pressing haut, Rennes gère la rencontre à sa main. Tellement tranquilles les Rennais, qu’ils laissent Lyon dans le match. En fin de première période, Kembo devait finir une action, mais que dire du raté de l’année, en début de seconde, de Tettey qui devient le porte-parole de tous les pieds carrés de la terre ! Rennes ne mérite pas ça. A 2/0, face à un OL aussi triste, le match était bouclé. Là on se dit que même en boitant, Lyon va sévir. Heureusement qu’il y a les faits de jeu à se mettre sous la dent, car pour le reste, c’est assez pauvre. Techniquement, c’est même rudimentaire. Le match oppose des équipes dites à « ambitions », mais ça ne se voit pas. Pas capable de marquer le 2e, Rennes se retrouve face à une équipe qui veut arracher le nul. La punition, c’est Lisandro qui va l’infliger. A 1/1, il restait à filer vers l’ennui ? J’ai noté l’entrée de Grenier quand même, histoire de voir un calin au ballon…
Lille a gagné un match important et a livré une première période de grande qualité. On a souvent dit que le LOSC était moins brillant cette année, qu’Hazard l’était moins aussi. Ça a été vrai, mais ça ne l’est plus. Un bon pressing, souvent haut, une utilisation rapide et intelligente du ballon effectuée par des joueurs intelligents, voilà l’idée qui a conduit Lille au succès. L’enthousiasme, l’envie étaient là, le mouvement collectif et constant. Ça garde moins le ballon qu’avant, on le fait moins tourner et ça donne une impression de plus grande vitesse. Il faut dire un mot d’Hazard qui est en train de réaliser une meilleure saison que celle qui l’a sacré star de la L1. Le 10 du LOSC a épuré son jeu, c’est plus efficace, plus propre et cette position de 10 lui va vraiment bien. Moins libre dans le 433 « classique » il a baissé en seconde période. Et cette seconde période est d’ailleurs venue ternir la très belle première impression. En jouant plus haut, en imposant un jeu plus physique et en gagnant plus de duel, le TFC a bien failli arracher le nul. Il y a indéniablement plus de technique dans cette équipe et j’aime à répéter que Didot est un joueur fin et intelligent. Reste que Lille s’est accroché à sa victoire pour confirmer sa bonne série et ce au bon moment. En revenant tout près du duo de tête, le LOSC peut même revenir dans la course au titre.
Dans le même temps donc, Paris n’avance plus, pire il donne l’impression de reculer. Cette défaite est terrible parce qu’elle intervient à un moment clé. On attendait, en effet, la réaction. Le seuil de médiocrité atteint face à Bordeaux, le PSG ne pouvait plus se cacher derrière tout le reste : le classement, le coach, le bilan. Et à Nancy en changeant à nouveau d’équipe et de tactique, Ancelotti voulait envoyer un message clair de bonne tenue générale. Au contraire, le PSG revient en état de crise. Sakho et Nenê sur le banc, le symbole était fort, mais pas incompréhensible. La prestation de la charnière Camara/Bisevac n’a d’ailleurs rien eu à envier aux précédentes. D’ailleurs individuellement et contrairement au match de Bordeaux, les défaillances ne sont pas nombreuses. Menez fait exception et pourrait bien goûter au banc lui aussi très vite. Ce joueur est tout de même assez perturbant. A quoi bon avoir des éclairs de génie si le reste n’est rien ? A long terme, c’est finalement un handicap pour une équipe ! En tout cas, gérer un tel joueur sans Lexomil peut être dangereux pour un coach. Avec lui tout le secteur offensif a de nouveau sombré. Pastore fut meilleur que la semaine dernière, mais ça reste insuffisant. Malgré ce triste bilan, le PSG aurait pu l’emporter en seconde période. Un score inversé aurait largement pu être envisagé. Au lieu de ça, Sirigu, l’impeccable, a craqué. A l’image de son gardien, le PSG a choisi le pire moment pour entrer dans une phase de doute. Autour, ça rôde et mentalement afficher de telles lacunes donne confiance aux concurrents. Paradoxalement, je crois que jouer l’OM dans une semaine est une chance. Ce match « hors contexte » peut relancer l’équipe. A moins que l’OM, qui viendra pour ça, n’enfonce encore un peu plus son vieil ennemi.
On aura également noté dans cette J30 la bonne tenue de beaucoup de « petits ». La période devient terrible pour les jouer. Sainté et Bordeaux ont d’ailleurs payé. Et puis il y a Lorient. Lorient dont on ne parle plus et qui a disparu, enfin pas tout à fait. Lorient et son jeu égaré qui glisse vers le fond sans un mot. C’est aussi la période où tout le monde s’observe, on épie qui gratte et qui perd des points. Et ça, ça vaut à tous les étages du classement…
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