Ferry Norman Atlantic: "des flammes hautes de cinq à six mètres"

[TEMOIGNAGE RMC] - L'incendie du ferry Norman Atlantic, au large de l'Albanie, a officiellement fait 13 morts, mais sans doute davantage en raison de la présence désormais "établie" de clandestins. Parmi les passagers, une dizaine de Français étaient à bord, et ils ont tous survécu. Jean-Philippe Demarcq est l'un d'entre eux, et il racontait, ce mercredi en direct sur RMC, ces 36 heures d'horreur.
L'incertitude demeure sur le bilan des victimes de l'incendie du ferry Norman Atlantic dimanche en mer Adriatique. Le drame a officiellement fait treize morts, mais sans doute davantage en raison de la présence désormais "établie" de clandestins à bord et du manque de fiabilité de la liste des passagers.
"Quelques nuits bien secouées"
Un onzième corps, non identifié, a été récupéré par la marine militaire italienne, ont annoncé mardi les garde-côtes italiens. En plus de ces onze passagers, deux marins albanais venus en aide aux sauveteurs sont morts, victimes de la rupture d'un câble de remorquage pendant les opérations de secours en mer, au large de l'Albanie.
Une dizaine de Français étaient à bord. Neuf d'entre eux ont été localisés et pris en charge. Aucune précision n'a été donnée sur le dixième. Jean-Philippe Demarcq est l'un d'entre eux. Il est aujourd'hui sain et sauf, et dort "dans un hôtel, après quelques nuits pas mal secouées…"
"Des flammes de cinq à six mètres"
Il se trouvait sur le ferry après des vacances en Crète, et rentrait en France rejoindre la famille pour le réveillon. Le soir du drame, le Français dormait, lorsque soudain:
"il y a eu ces gros coups de marteau qui venaient des cales, un son métallique, témoigne-t-il. Et puis je me suis rendormi. Et vers 3h du matin, il y a eu l'alerte générale, et là, c'était la panique. La fumée envahissait le bateau. A 3h30, le feu était généralisé (…). J'ai vu ces énormes flammes sortir du bateau, hautes de cinq à six mètres. C'était vraiment impressionnant."
Mais le pire reste à venir pour Jean-Philippe Demarcq. "Seuls un ou deux canots de sauvetage ont été mis à l'eau, raconte-t-il à RMC. Alors, on fait la part des choses: c'est d'abord les femmes et les enfants".
"On était en pleine tempête"
Le bateau tanguait lorsque les 400 passagers restants, hagards, attendaient dans le froid les secours sur le pont, raconte Jean-Philippe sur RMC.
"On était en pleine tempête, on était tous accrochés. (…) Creux de vagues impressionnants, vent, pluie… On a eu le droit pendant ces maudites heures à la totale… C'était la conjugaison des éléments, on a vraiment commencé à avoir peur. Et quand le bateau a commencé à gîter sur le côté, j'ai cru que nous étions en train de couler."
Le sauvetage "a pris trop de temps". "J'ai été hélitreuillé au bout de 36 heures, ajoute-t-il. J'étais parmi les cinquante derniers à avoir été sauvé".
Il arrive à en sourire aujourd'hui, "parce que j'ai pu être sauvé". L'épave du ferry, une fois récupérée, révélera probablement d'autres victimes, a averti mardi le procureur de Bari (sud-est de l'Italie), Giuseppe Volpe, responsable de l'enquête ouverte sur les circonstances du drame.
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