Qui est Emmanuel Faber, PDG de Danone, dont la place est menacée?

Le PDG voit sa position fragilisée à cause notamment de résultats médiocres depuis le début de la pandémie.

Emmanuel Faber, le PDG de Danone, est menacé. À quelques jours de la publication des résultats du groupe, de gros actionnaires demandent sa tête, notamment un fond anglais et un autre américain. Ils lui reprochent des résultats médiocres depuis plusieurs années et surtout depuis le début de la pandémie. L’action Danone a perdu un tiers de sa valeur en un an et Emmanuel Faber pourrait être écarté ou placé sous la tutelle d’un nouveau président. 

Il est aussi, dit-on, lâché par celui qui l’avait mis en place, son prédécesseur et mentor, Franck Riboud qui lui reproche de s'intéresser beaucoup à l’écologie, à l’avenir de la planète et pas assez au quotidien de cette multinationale et de ses 100.000 salariés.

Tout cela montre que dans l’univers impitoyable des PDG du CAC 40, les choses se retournent vite. Parce qu’il n’y a pas si longtemps Emmanuel Faber ne recevait que des éloges. Il avait fait de Danone une “entreprise à mission", c'est-à-dire un groupe qui a officiellement une finalité sociale et environnementale. Il s'était orienté vers le bio, le local, le végétal, la santé. Tout en défendant un capitalisme humain.

Mal à l'aise avec sa rémunération

C’est un PDG sans cravate qui, dans un livre, avouait se sentir mal à l’aise avec le niveau de sa rémunération. Autour de trois millions par an. Mal à l’aise, pas au point de demander une baisse de son salaire, mais suffisamment pour offrir une grande partie de ses primes à des associations.

Catholique pratiquant, il a demandé à son arrivée chez Danone de pouvoir bénéficier de 8 semaines de congés par an, pour poursuivre ses activités humanitaires. Il est allé en Inde dans un mouroir de sœur Thérésa, on l’a vu dans des favelas en Amérique du Sud, mais aussi dans la jungle de Calais auprès des migrants.

À l’origine c’est un enfant des montagnes, élevé dans les Hautes-Alpes, adepte de l’escalade et du décathlon. Aujourd’hui à 57 ans pour la première fois, il se retrouve donc très contesté et en danger. Mais il n’a, paraît-il, pas l’intention de se laisser faire.