Qui est Jean-Claude Gaudin, l'ancien maire de Marseille, placé en garde à vue mercredi?

"Le portrait de Poinca" - Il a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds publics.
Jean-Claude Gaudin, l’ancien maire de Marseille, a été placé hier en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds publics.
Les gendarmes ont d’abord fouillé son domicile à Marseille, sa résidence secondaire dans le Var puis ils l'ont placé en garde à vue, à la caserne de Marseille. Les gendarmes enquêtent sur la rémunération de son premier cercle de collaborateur lorsqu’il était maire de Marseille, c'est-à-dire jusqu’au printemps dernier. Il était entouré d’une bande de personnes qui avaient largement dépassé l'âge de la retraite. Son chef de cabinet Claude Bertrand avait 79 ans, une chargée de mission, Solange Molle avait 82 ans.
Cela peut paraître sympathique de vouloir rester actif le plus longtemps possible, mais ce n’est pas prévu dans les statuts de la fonction publique. D'où l'enquête. Depuis son départ de la mairie, Jean Claude Gaudin avait déjà été entendu sur sa gestion du personnel municipale et sur les heures supplémentaires attribuées à certains. Le parquet a demandé son renvoi devant le tribunal correctionnel. Jean Claude Gaudin lui explique qu’il fallait bien assurer la paix sociale à la mairie.
25 ans à la tête de la ville
La mairie, où il aura finalement passé presque toute sa vie. Élu au Conseil municipal en 1965, sur la liste de Gaston Deferre, son modèle. Il avait 26 ans, il était le benjamin. Il a ensuite rêvé du poste de maire et du somptueux bureau face au vieux port. Lui le gamin des calanques, fils d’un artisan et d’une ouvrière, longtemps prof d’histoire-géo dans un établissement catholique.
Il s’est présenté pour la mairie et il a perdu en 83, en 89 et il a finalement gagné en 95. Réélu trois fois, il va rester 25 ans à la tête de la ville. Il a été brièvement ministre, parlementaire pendant 40 ans, mais sa grande histoire, c’est Marseille. Et la politique.
C’est un faux gentil, qui cultive une fausse bonhomie avec son air de Michel Galabru. Il est capable de grande colère, et connu pour ses grandes manœuvres. Il a promis a au moins dix personnes qu’ils seraient un jour le dauphin, et aucun ne l’a jamais été.
Dans un documentaire, juste avant de quitter la mairie, il disait avoir peur de la solitude. Il confiait n’avoir pas de famille, ni de personne pour partager son désarroi. Désarroi qu’il a sûrement ressenti mercredi soir en sortant de sa garde à vue.
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