Rapport du Sénat sur Benalla: vers une nouvelle enquête visant ceux qui auraient "aidé" Benalla?
Jean-Pierre Sueur, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat concernant l'affaire Benalla, explique sur RMC qu'il aimerait que le rapport dévoilé mercredi soit transmis au procureur afin qu'il enquête sur des personnes qui pourraient avoir "couvert" Benalla à la préfecture de police.
La commission d'enquête du Sénat a livré son verdict, et il n'est pas tendre avec l'Elysée ! Dans une lettre au président du Sénat Gérard Larcher, les membres de la commission demandent de saisir le parquet "des déclarations" des deux intéressés. Ils soupçonnent un "faux témoignage" d'Alexandre Benalla sur le "périmètre de ses fonctions" à l'Élysée et "son rôle dans le dispositif de sécurité du chef de l'État", mais aussi sur l'utilisation de ses passeports diplomatiques.
Alexandre Benalla et Vincent Crase sont en outre soupçonnés d'avoir menti au sujet du contrat de sécurité privée pour le compte du Russie Iskander Makhmudov. Des incohérences qui font dire à la commission qu'il y a eu de véritables "dysfonctionnements" à l'Elysée.
"Le 19 janvier la justice a enfin décidé de s’occuper de cette affaire"
Jean-Pierre Sueur (LR, membre de la commission d'enquête, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi matin pour évoquer ce rapport. Il demande que ce rapport soit envoyé au procureur pour enquêter sur des personnes qui pourraient avoir "couvert" Benalla.
"Il n’y a aucun non-dit, tout est transparent", se satisfait-il. "Ce que nous demandions, ils ont omis de le dire. Ils n’ont pas dit la vérité. La vérité nous l'avons découverte semaine après semaine. D'autre part nous demandons que l'ensemble du rapport soit transmis au procureur de la République car il y a d'autres personnes pour lesquelles des enquêtes sont susceptibles d'être faites. Nous avons une personne qui est à la préfecture de police de Paris et qui par rapport au port d'armes a présenté une version qui apparaît contraire à la réalité."
Alexandre Benalla a été placé la veille de la divulgation du rapport du Sénat en détention provisoire pour avoir rompu les obligations de son contrôle judiciaire. Il ne devait pas discuter ou rencontrer Vincent Crase, Mediapart ayant prouvé le contraire à raison d'enregistrements sonores.
"Il est très important que la justice fasse son boulot en toute indépendance. Nous avons eu une bonne nouvelle avant-hier, (...) le 19 janvier la justice a enfin décidé de s’occuper de cette affaire qui a débuté au mois de juillet. Tout est maintenant devant la justice."