Rave party en Bretagne: qui est le jeune homme présenté comme un "organisateur" mis en examen?

La Rave Party de Lieuron en Ille-et-Vilaine a réuni 2400 personnes regroupées dans des hangars désaffectés pour faire la fête pendant plusieurs jours.
Trois jours après la fête sauvage du Nouvel An qui a réuni 2.400 teufeurs au sud de Rennes, un premier organisateur a été mis en examen et écroué lundi dans le cadre d'une enquête visant à ce que tous les responsables de ce rassemblement illégal "répondent de leurs actes" devant la justice.
D'un ton autoritaire, le procureur de Rennes a d'abord fustigé l'organisation de cette fête géante, en pleine crise sanitaire, qui a pu "choquer nos concitoyens". "Il s'agit assurément d'un comportement irresponsable, profondément asocial et qui est pénalement punissable et sera sanctionné", alors que "la plupart de nos concitoyens faisaient l'effort d'un réveillon en petit comité", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse au tribunal judiciaire de Rennes.
Le procureur a ensuite annoncé la première mise en examen d'un organisateur, un jeune homme né en 1999, SDF, vivant dans un camion et arrêté samedi à Iffendic, à l'ouest de Rennes. Il a été mis en examen notamment pour organisation illicite de cette manifestation et mise en danger de la vie d'autrui. Conformément aux réquisitions du parquet qui a argué d'"un risque de concertation avec les autres organisateurs et des garanties de représentation pas à la hauteur des enjeux", le jeune homme a été placé en détention provisoire.
SMS à 1000 participants
"Mon client ne reconnaît pas faire partie de l'organisation" de cette fête, a déclaré lundi soir à l'AFP Me Rémi Cassette, avocat du jeune homme. "Il reconnaît avoir participé et donné un coup de main ponctuellement mais pas avoir été dans l'organisation".
Interpellé samedi à la mi-journée, durant toute sa garde à vue, le jeune homme avait certifié n'avoir été qu'un "participant" de la fête, avant de confier avoir "donné un coup de main" pour organiser la fête. Les enquêteurs avaient en effet quelques éléments contradictoires à lui soumettre: l'analyse de son téléphone a montré qu'il a envoyé plus de 1.000 textos à des personnes différentes, pour indiquer le lieu exact de la fête ce jeudi 31 décembre.
Des messages, envoyés en fin d'après-midi. Ce même téléphone qui selon le procureur à Rennes, a borné, a été repéré sur les lieux de la fête en début d'après-midi au moment de l'installation du matériel.
Lors de la perquisition samedi, "du matériel de sonorisation dans des volumes significatifs ont pu être saisis" à Iffendic, a rappelé le procureur. En outre, l'enquête a révélé que le mis en examen avait envoyé plus de 1.000 SMS le jeudi sur le lieu de la fête. Interrogé sur le nombre possible d'organisateurs à retrouver, le procureur estime qu'il devrait y en avoir "au moins trois ou quatre, peut-être un petit plus".
Plusieurs stands (vente d'alcool, nourriture) étaient installés à l'extérieur des hangars où résonnait la musique techno, certains étant même de "véritables stands de vente de stupéfiants, notamment de cannabis, de cocaïne, d'héroïne et de LSD", tandis qu'un lieu était "spécialement aménagé pour leur consommation avec coussins et tapis". "Tous ces éléments attestent d'une organisation logistique et d'une coordination importante", rappelle le procureur. En tout, 800 véhicules était présents aux abords de ce rassemblement.
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