Rayons fermés: des salariés de GiFi se retirent après des agressions de clients

Ce magasin de Seine-Saint-Denis a été le théâtre de plusieurs agressions pendant le week-end de clients mécontents de ne pouvoir accéder à tous les articles du magasin, en raison des directives du gouvernement.
Cinq employés du magasin Gifi d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, exerçaient leur droit de retrait depuis lundi après plusieurs agressions pendant le week-end de clients mécontents de ne pouvoir accéder à tous les articles du magasin, en raison des directives du gouvernement.
Depuis l'annonce du reconfinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, l'enseigne de distribution de produits déstockés à petits prix a maintenu l'activité de ses 492 magasins en France.
"Ça a donné lieu à des situations tendues en caisse avec les clients, alors on a décidé de tout vendre"
Conformément aux directives gouvernementales, l'entreprise a transmis aux responsables des magasins les listes de produits "de première nécessité" autorisés à la vente. Elle leur a également fourni la liste des produits pouvant être commandés puis retirés en magasin ("click and collect") mais non disponibles à la vente directe.
"Samedi on a appliqué les directives de l'entreprise en refusant de vendre certains produits. Ça a donné lieu à des situations tendues en caisse avec les clients, alors on a décidé de tout vendre", a raconté à l'AFP Fouzia Dekhedda, caissière au magasin Gifi Millénaire d'Aubervilliers, qui regrette l'absence de personnel de sécurité dans le magasin.
"Ce sont les salariés qui sont obligés de faire la police, ce qui donne lieu à des situations de frustration"
Selon elle, à l'heure actuelle, "les rayons sont en libre accès, il n'y a pas de bâches pour indiquer qu'ils sont fermés".
Conséquence: "Ce sont les salariés qui sont obligés de faire la police, ce qui donne lieu à des situations de frustration", a expliqué à l'AFP Élodie Ferrier, secrétaire fédérale CGT commerce et services. Elle a rapporté des "insultes", des "pressions physiques" et des "crachats" à l'encontre de certains employés.
Interrogée par l'AFP, la direction de Gifi a regretté des "actes d'incivisme isolés" mais a assuré avoir développé un "étiquetage rigoureux" en rayons afin d'indiquer à la clientèle les produits interdits à la vente.
Dès mercredi, la direction a garanti que des vigiles seraient présents dans chaque magasin d'Île-de-France pour assurer la sécurité des salariés.
Votre opinion