Redoubler ? De méfiance...
Déjà le mois de mai, ses conseils de classe et les décisions de passage... ou de redoublement ! Voilà une spécificité bien française : à 15 ans, 38 % de nos jeunes ont déjà redoublé quand les Islandais, Norvégiens et Japonais sont à... 0 % ! Même les Finlandais, n°1 aux tests internationaux, en sont à moins de 3 %. Et pourtant, eux aussi ont des élèves en difficulté...
A l'école primaire, on fait surtout redoubler le CP pour la lecture (« il ne sait pas lire, je ne vais quand même pas l'envoyer en CE1 ? ») et le CM2 pour le collège (« il est trop jeune, pas assez mûr »). Mais est-ce efficace ? Quand on sait que, parmi ceux recommençant le CP, seuls 9 % auront un jour le bac on comprend que redoubler est moins une chance qu'un handicap !
Certes, l'administration fait désormais la chasse aux redoublements mais faire passer un élève qui n'a pas le niveau attendu est à peine plus satisfaisant. Reste donc la question pédagogique : comment faire travailler des élèves en échec, démotivés, dévalorisés, comment les sortir de l'ornière surtout quand aux difficultés scolaires s'ajoutent celles de la vie (pauvreté, logement, divorce...) ? Peut-être en redéployant les moyens économisés (classe dédoublée) par la fin du si coûteux redoublement (2 milliards par an) ?
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