Le règne du Barça…
Une fois de plus le Barça aura donc été l’acteur principal de cette LDC. Oh certes, les Catalans n’ont pas encore gagné la finale, mais cela ne changera rien. Car même s’ils ne sont pas sacrés le 28 mai, ce sera la défaite du Barça, plus que le succès de Man U. Face au Barça, les autres équipes ont un problème résoudre, une tactique à trouver, une faille à déceler.
Le Real a tenté et a échoué. Mourinho avait abouti avec l’Inter et beaucoup pensaient qu’il pouvait être l’arme anti-Barça ! Être un héros parce qu’on bat le Barça voilà le but, la mission. Preuve une nouvelle fois qu’on se détermine, qu’on existe par l’autre et non par soi. Mourinho a échoué, à trop vouloir embrouiller la communication autour du match. A trop avoir voulu rendre malsaine l’ambiance, à trop vouloir user de psychologie, à trop appuyer sur les boutons sensibles tels que la haine ou la violence. Les théories du complot, du monde pro-Barça n’ont pu berner que des Socios madrilènes simples d’esprit ou des journaux en mal de sensations fortes. Pire, Mourinho a terni l’image d’un club qui a égaré sa vieille tradition d’élégance, de style. On a viré Del Bosque pour mauvais look, Capello pour mauvais jeu. Pas de doute Mourinho s’en sort très bien. Pas sûr toutefois que le peuple madritista continue longtemps à boire ses paroles. Il faudra montrer autre chose, cesser de gérer le Real comme un club seul contre tous ! Mourinho a surtout échoué dans le jeu, parce qu’il n’a pas joué. Autant de talents gâchés, c’est terrible et par séquences sur le match retour, les lucides supporters du Real auront assurément nourri certains regrets. Dans le foot, un coach passe vite de héros à zéro. Loin de moi l’idée de vouloir enfoncer le coach n°1 du moment mais, il me semble essentiel de pointer du doigt ses erreurs. Le « Special One » ne peut pas être exempt de reproches.
Récemment une sorte de sentiment anti-Barça pointe le bout de son nez. Equipe de pleureuses, volonté de rompre avec l’unanimisme autour du club, les louanges fatiguent. On n’est plus prêt à supporter un club au sommet trop longtemps, tout passe, tout lasse. Un Ajax, 3 fois vainqueur de suite, ou un Bayern également 3 fois sacré consécutivement, ça ne passe plus dans la société du zapping. Il y a un sentiment qui, en revanche, n’est pas nouveau, c’est le rejet de l’excellence. Le « naturellement » fort agace. Comme Federer, comme Anquetil, comme Coppi, comme Shumacher, la trop forte domination ne plaît pas toujours, surtout quand elle dégage autant de facilité, une telle évidence. La laborieux doit aussi avoir droit de cité. Il y aurait une très intéressante étude culturelle, sociologique à faire autour de ça. On en reparlera.
Le Barça va donc défendre son idée du foot à Wembley. Il y a pire endroit pour la promotion du foot catalan. Et si ces derniers temps, le Barça a pu sembler moins brillant (remarque que chacun relativisera à sa façon), nul doute qu’il sera au top pour gravir la dernière marche. Et évidemment, le Barça sera favori, fort de cette sensation d’invincibilité. Man U avait essayé il y a deux ans en finale, l’équilibre n’avait duré que 20 minutes. Le tableau étant quasiment le même, je serais très surpris si le scenario venait à être différent. Cette équipe de Man U a beau être formidable, et dégager beaucoup de sympathie, elle pourrait bien n’être qu’un faire- valoir. Il restera alors en faveur du club anglais, l’idée que sur un match et en foot…vous connaissez la suite. La question reste de toute façon toujours, comment battre le Barça ? L’immense Sir Alex a un peu plus de trois semaines pour préparer le casse de Wembley…
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