Rénovation énergétique: un crédit d'impôt inefficace?

Dans une étude présentée mercredi, l'association UFC-Que Choisir pointe du doigt le crédit d'impôt pour la rénovation énergétique.
Inefficace? L'association de consommateurs "UFC-Que Choisir" a dressé ce mercfredi un véritable réquisitoire contre le crédit d'impôt pour la rénovation énergétique. L'association pointe du doigt un système illisible à la fois pour les consommateurs et pour les artisans.
Depuis son lancement, il y a 10 ans, le dispositif a été modifié à 7 reprises. D'abord baptisé "crédit d'impôt développement durable", on parle aujourd'hui de "crédit d'impôt à la transition énergétique". Autre inconvénient : il ne permet pas de s'attaquer aux vraies déperditions d'énergie puisque près de la moitié des travaux concerne les fenêtres. Des fenêtres responsables de seulement 10% des pertes d'énergie contre 70% pour l'isolation qui ne représente que 10% des chantiers de rénovation.
Le dispositif est tellement compliqué que certains clients se sont fait berner par des professionnels du bâtiment peu scrupuleux.
"Une société m’a contacté pour me proposer une installation de panneaux photovoltaïque", témoigne Joseph à RMC. "Pour m’appâter, ils m’ont parlé du crédit."
"Il y a des difficultés économiques importantes"
Sauf que Joseph ne bénéficiera jamais du crédit d'impôt de 2.000 euros annoncé par l'entreprise. Les panneaux photovoltaïques ne sont plus pris en charge par crédit d'impôt.
Ces changements incessants et cette complexité dégoutent les Français du dispositif, selon Nicolas Nicolas Mouchenino de l'UFC que choisir.
"On a eu des évolutions de taux, de périmètres, des équipements sont apparus et d’autres ont disparus", liste-t-il. "On a eu des modifications de modalités, puisqu’il fallait faire des bouquets de travaux. 1 consommateur sur 2 ne connait pas le dispositif au moment de lancer les travaux."
"Le crédit d’impôt transition énergétique a eu du mal à être parfaitement compris par les entreprises et nos clients", admet Patrick Liébus, président de la CAPEB - Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment. "On est dans la phase où les gens ont compris, sauf qu’il y a des difficultés économiques importantes. Et donc il n’atteint pas ses objectifs pour le moment. C’est cela l’unique problème. Il a été reconduit par le président pour qu’il y ait un effet réel pour enclencher la démarche des travaux".
Entre 2005 et 2013, l'Etat a dépensé près de 16 milliards d'euros pour le crédit d'impôt, mais les dépenses des ménages elles n'ont pas évolué.