Report de la loi El Khomri: "Ce qu'on demande, c'est le retrait du texte", dit Mailly (FO)

Pour le secrétaire général du syndicat FO, invité ce mardi de RMC, le report de la présentation du projet de loi de réforme du code du travail n'est pas suffisant. Jean-Claude Mailly anticipe de simples ajustements à la marge.
Ils ne vont pas en rester là. L'annonce du report "d'une quinzaine de jours" de la loi Travail portée par la ministre Myriam El Khomri ne suffit pas à calmer la fronde des syndicats, notamment Force Ouvrière. Si le gouvernement veut ainsi se laisser le temps "d'approfondir le dialogue avec les partenaires sociaux", comme l'explique la ministre du Travail, si l'on en croit le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, invité ce mardi de Bourdin Direct, seul un retrait définitif du texte mettrait fin au mouvement de contestation.
"En 15 jours, on n'a pas le temps de réécrire un texte. Si vous construisez une maison et qu'elle est bringuebalante, ça ne sert à rien de remettre trois briques, il faut tout raser et reconstruire complètement, ça demande du temps".
Ce report, c'est en tout cas pour Jean-Claude Mailly "une première brèche qui est ouverte". "Mais ce n'est pas suffisant, enchaîne le leader de FO. Je ne me contenterais pas de quelques petites corrections à la marge. Ce qu'on va demander, c'est le retrait du texte". Il n'est pas dupe, Jean-Claude Mailly : "[le gouvernement] va modifier un peu le texte sur les licenciements, va un peu augmenter le plafond des indemnités prud'homales, regarder un peu le forfait jour, mais la philosophie générale du texte ne changera pas".
"Que le Medef applaudisse des deux mains, ça devrait être un signe pour le salariés"
Si FO réclame un retrait pur et simple du texte, le patronat, Medef et CGPME, craignent eux, que le texte soit "édulcoré" par le gouvernement. "Que le Medef applaudisse des deux mains ce texte, ça devrait être un signe pour de nombreux salariés, réagit Jean-Claude Mailly. Quand M. Gattaz (le président du Medef) dit qu'il est content du texte, c'est qu'il y a anguille sous roche".
Enfin, Jean-Claude Mailly a ironisé sur l'impact de la CFDT sur le gouvernement. "Il y a un pilote et un copilote, il y a un petit jeu, la CFDT dit quelque chose, le gouvernement reprend derrière. Et bien qu'ils travaillent ensemble !" Est-ce à dire qu'il n'y a pas vraiment de front syndical uni ? "Non, pas sur tout, reconnaît le leader de FO. Il y a des désaccords entre organisation sur certains points". Ce qui fait consensus en tout cas, c'est la mobilisation contre le projet de loi. "Le 9 mars, il y aura différentes initiatives et FO sera présente. Le 31 mars on l'envisage comme une très grande journée de mobilisation".
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