Le retour des patrons…
Cette J23 est donc forte en symboles et les victoires conjuguées de Marseille et Lyon vont forcément marquer les esprits. C’est l’avantage des puissants, ils lèvent le petit doigt et tout le monde a peur. Certains trouveront, peut-être, encore une fois, que l’OM n’a que peu brillé à Sochaux. Mais combien d’observateurs ou supporters avaient misé sur un succès marseillais à Bonal ? Le style OM peut dérouter, mais on ne va pas rabâcher ça chaque semaine. Efficace, plutôt maître du match, Marseille est allé s’imposer dans un stade peu accueillant et après avoir été mené. Comme la saison passée (c’est pour l’instant une copie conforme) l’OM semble vouloir débuter sa saison en février.
Deschamps donne l’impression de chercher encore la bonne formule, mais le « bricolage » de Sochaux a débouché sur un résultat très positif. Milieu dense, une doublette (Cissé/Kaboré) pas très technique mais solide, un Lucho peut-être plus à l’aise et tranquille avec des « bosseurs » derrière lui et surtout enfin un buteur, voilà pour la recette du moment. Le buteur attendu, c’est donc Gignac. Ses deux buts sont très beaux et surtout, il les « invente » tout seul. C’est son style. D’autres diront que justement, il n’en a pas. Ça passe ou pas. Gignac, comme il le faisait à Toulouse, doit être en confiance et faire en gros comme s’il était seul. S’il reste efficace, alors l’OM n’a plus grand-chose à craindre dans cette L1. La victoire de l’autre patron n’a pas été beaucoup plus convaincante dans le jeu. Mais comme le disait Bastos à la fin du match (remarque qui vaut aussi pour l’OM) : « l’important c’est le mental » ! A Saint-Etienne, Lyon, en mode attentiste, a souffert pendant 20 minutes puis a tranquillement écarté son rival historique. Lyon a produit du jeu ? Lyon a été excellent ? Lyon s’est reposé sur ses vedettes enfin retrouvées Lisandro et Gourcuff ? Non, non et non ! Vous conviendrez que c’est pas simple à envisager ce championnat. Mais plus fort mentalement, plus concret, plus solide, plus « structuré » comme dirait Claude Puel, l’OL était tout simplement supérieur à ces Verts pas terribles du tout.
Les deux patrons ont donc tapé du poing sur la table et on attendait de voir le leader dans le match vedette du dimanche soir. Et comme la pression semblait devoir être totale pour Lille, Rennes enchaînait un peu plus tôt, avec une deuxième victoire de suite à domicile pour revenir à 2 points. Poussif en première période, guère créatif, Rennes devait même remercier son gardien auteur d’arrêts décisifs. Plutôt bien dans le match, les niçois explosent en peu de temps dès le début de la seconde période. Au final, les Bretons remporte un succès qui ne souffre aucune contestation. Rennes reste bien installé sur le podium, décidé à jouer son rôle d’outsider jusqu’au bout.
En vedette, en leader, sous pression, Lille pouvait donc face à Toulouse assoir sa domination, garder une avance confortable, envoyer un message fort. Mais, le LOSC était quand même dans une situation inédite. Jouer en leader, sous pression, dans le match du dimanche soir, c’est nouveau pour Lille. L’occasion de s’affirmer était belle, presque autant que le risque de montrer à tous que le club n’a pas les épaules du statut qu’il brigue. Et face au TFC, l’adversaire type « difficile à bouger », le risque était même encore plus grand. Il ne faut toutefois qu’un quart d’heure au LOSC pour prendre les choses en mains. Possession importante, jeu de passes habituel. Le scenario est en place. Lille va dominer, le TFC tenter de jouer le plus vite possible devant pour braquer le match. Les grosses occasions arrivent vite, mais Valverde semble avoir envie de faire son match de l’année. Le TFC est de plus en plus étouffé, mais comme les attaquants lillois font plusieurs fois des mauvais choix, l’échéance inéluctable est retardée jusqu’à la fin de la première période. Pression ou pas, Lille est aussi bon que d’habitude. On regrette juste de voir un tel jeu sur un terrain aussi pourri. Michel Seydoux serait bien inspiré de sortir le chéquier pour se payer une pelouse neuve. Et ce problème est de plus en plus évident en seconde période. Lille n’arrive pas à développer un jeu de qualité. L’excuse est valable certes, mais on doit aussi relever que la ligne d’attaque n’est pas à la hauteur en multipliant les choix hasardeux, les maladresses. Finalement, le leader va gonfler son succès dans les arrêts de jeu. On a rien appris de neuf au sujet de cette équipe. On le sait, le moment de vérité est pour bientôt avec l’enchaînement OL/OM…
Le grand perdant de cette J23, c’est le PSG qui tombe du podium pour reculer à la 5e place, au bout de comptoir du Carré VIP. Encore une fois, les parisiens ont été punis. Concret, solide, bien en place, le PSG ne l’est pas assez. Cette fois pourtant l’argument d’un manque d’efficacité flagrant n’est pas aussi convaincant. Paris n’a en effet pas livré un bon match. Face à un Lens basique, un relégable qui s’arrache pour prendre un point, Paris n’a rien fait si ce n’est buter bêtement et sans imagination. Même Runje a fait un bon match, c’est dire ! Et puis quand ça ne passe pas par le jeu, il y a les coup franc et autres corners. Le PSG a obtenu deux coup franc très bien placés. Les deux fois, Nenê a fait n’importe quoi. Le brésilien a livré sa plus mauvaise prestation depuis qu’il est au PSG. Et à part en fin de match, quand enfin il s’est décidé à « bouger » en changeant de côté, il a été nul, ratant presque tout. L’enfoncer, le découper aujourd’hui n’a aucun sens. C’est quand même en grande partie grâce à lui si le PSG est encore bien classé. Reste que le club doit comprendre vite les raisons de cette baisse de forme. Pour ce qui concerne Erding et Edel, la question ne doit plus se poser, leur place est sur le banc ! Pour ne pas avoir su profiter d’une très belle première partie de saison, pour ne pas avoir su profiter de la faiblesse des cadors, pour ne pas avoir su prendre une marge de points confortables, le PSG est aujourd’hui au bord du doute. Evidemment tout le monde va parler de crise imminente. On pourrait parler de mauvaise passe, période que tous les clubs du haut ont connu cette saison, mais à Paris l’exagération va bon train. Le rétablissement est néanmoins attendu dès la semaine prochaine à Nice. Sinon, la suite pourrait vite ressembler à une grosse zone de turbulences…
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