De la rotation courte…
Réflexion sur un des aspects de la gestion de groupe…
« Rotation courte ». J’aime décidement, de plus en plus, emprunter les expressions NBA. Ce matin à la radio, j’entendais un expert NBA dire que si tel joueur français (De Colo je crois…) avait peu de temps de jeu, c’était parce que son coach, au moment, d’aborder des échéances importantes, allait pratiquer une rotation courte. Ainsi quand ça devient sérieux, on tourne avec moins de joueurs, on ressert l’élite, on concerne moins de monde, mais mieux. L’idée peut presque sembler paradoxale au moment où ne cesse de parler de profondeur de banc, d’effectif qui doit forcément être vaste pour gagner, faire tourner. Je crois qu’il faut sur ce point être précis. Le début de saison en foot, la saison régulière en NBA, sont comme des préparatifs. Le moment où il faut être dans le coup ou au moins le rester. On a souvent évoqué ici la métaphore cycliste en disant que le championnat était comme une étape de montagne. L’objectif étant de demeurer dans le peloton de tête avant de se détacher dans les dernières difficultés. L’écrémage devant être fait à ce moment-là, il ne faut pas avoir perdu trop de force trop tôt.
Pour des raisons différentes, nos trois équipes de tête en L1 ont déjà débuté leur sélection. La rotation courte est en effet déjà à l’œuvre. A l’OL et à L’OM, la profondeur de banc plutôt réduite n’offrait, de toute façon, que peu de solutions. Il est donc, à ce titre, assez remarquable que ces deux équipes arrivent à la trêve aussi bien placées sans avoir pu faire beaucoup tourner l’effectif. Les deux équipes ont beaucoup joué (L1 et Europa League), ont connu des moments faibles (l’OM notamment), mais elles restent bien positionnées. Avec un effectif court et donc de ce fait une rotation courte, l’OM est parfaitement lancé pour atteindre l’objectif podium. Le championnat sera logiquement la priorité et avec 14 joueurs et un match par semaine, ce qui était un inconvénient qu’on pensait rédhibitoire en début de saison, sera bientôt un atout (ceci dit hors considération de blessures).
Il sera intéressant de suivre ce que fera l’OL au moment d’aborder la 2e partie de saison. Si le club continue de vendre (1 ou 2 joueurs importants), il lui sera quasiment impossible de viser le podium et une performance en Europa League. De façon surprenante, le PSG a également déjà entamé sa réduction d’effectif. Le turn-over, le brassage s’est heurté à la crise de novembre. Ancelotti a du anticiper l’écrémage et faire comprendre plus vite que prévu à ses hommes qui était les patrons. La construction du vestiaire est un moment important dans la vie d’un club et il semble que le PSG soit en train de finaliser ça. Le mercato d’hiver pourrait à ce titre être préjudiciable. En apparence, on prend de nouvelles forces vives, mais si l’organisation et les positions établies sont remises en cause, ce sera alors comme un retour en arrière. On voit bien les joueurs qui ne comptent plus, on sait que Nene est écarté. Mais si Pastore continue de chouiner, et si 2 ou 3 joueurs arrivent, alors le PSG peut se préparer à quelques petits coups de mou. On comprend pourquoi les coachs, en général, préfèrent ne rien toucher à ce moment-là de la saison.
Cette histoire de rotation courte est évidente dans tous les grands clubs. Le Real, le Barça, Manchester Utd, la Juve, le Bayern ont de gros effectif mais au final, 13, 14 maxi 15 joueurs se détachent peu à peu. Je me demande à ce sujet si les déboires d’Arsenal ne sont pas dus à un groupe sans cesse perturbé par un manque de verticalité. Les blessés, le manque de tauliers, l’impression que tout le monde peut jouer ou ne pas jouer. Car une hiérarchie bien établie est souvent synonyme d’équipe qui marche bien. Regardez les dernières équipes championnes d’Europe et voyez si derrière un effectif pléthorique il n’y a pas clairement 7/8 tauliers + 5/6 joueurs dits « de rotation »….
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