"S'il y a une rupture de stock, mon fils a un an et demi de vie": inquiétude autour des pénuries de médicaments

En France, les ruptures d’approvisionnement de médicaments sont en augmentation. Pour certains, elles peuvent avoir des conséquences désastreuses.
"La pénurie de médicaments a été multipliée par dix entre 2008 et 2018", assure France Assos Santé. Ces ruptures d’approvisionnement durent en moyenne 14 semaines pour les "médicaments d’intérêt thérapeutique majeur", et peuvent être lourdes de conséquences pour certains malades.
Dix-huit, c’est le nombre de boites de comprimés que Dominique stocke dans ses placards, par précaution pour son fils Jessy, polyhandicapé et atteint d'une forme rare d'épilepsie: "Je vais continuer à aller toutes les trois semaines à aller à la pharmacie parce que je me dis que là il a un an et demi de vie s’il y a une rupture de stock"
"Des ventes à l'étranger, au détriment de la population française"
En 2015, privé de son traitement, le jeune homme a frôlé la mort à deux reprises : "Jessy s’est mis à convulser sans s’arrêter. C’est difficile pour une maman de se retrouver à avoir tout donner pour son fils et le voir partir à cause d’une pénurie", explique Dominique.
Ces pénuries pourraient être évitées selon Claude Rambaud, porte-parole de l'association France Assos Santé, grâce une plus grande vigilance des industriels : "On a des grossistes qui font des ventes à l’étranger et cela peut être au détriment de la population française et ça, ça ne doit pas exister", explique-t-elle.
Les industriels pharmaceutiques sont aujourd'hui contraints d'assurer la production de certains médicaments, dits vitaux sous peine d'amende. Aujourd'hui, les associations craignent que cette liste soit réduite et que les risques de rupture de stock augmentent.
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