Sauver les piétons ou les passagers: le terrible dilemme des voitures autonomes

Les voitures autonomes permettront-elles de réduire le nombre de morts sur les routes? Eric Brunet en débat avec Anne Asensio, vice-présidente "Design Experience" à Dassault Systèmes et Florian Chopin de L'Auto-Journal.
Si un piéton traverse au dernier moment, une voiture autonome choisira-t-elle de renverser le piéton, ou d'éviter le piéton et de foncer dans un arbre pour le sauver. Un dilemme bien connu des ingénieurs en intelligence artificielle et un sujet débattu ce mercredi dans Radio Brunet sur RMC avec Anne Asensio, vice-présidente "Design Experience" à Dassault Systèmes et Florian Chopin de L'Auto-Journal.
Un auditeur soulevait cette fameuse problématique du comportement programmé dans les voitures autonomes. Faut-ils tenir compte du nombre de personnes qui traversent la route ? Du nombre de passagers ? La voiture a-t-elle le droit de tuer son conducteur pour en sauver d'autres ? Les possibilités et les calculs informatiques sont sans fin, et aucune solution n'a, à ce jour été trouvée pour ce dilemme.
"Ce sont des sujets que se posent les ingénieurs. C'est le test de la décision. Le test du moindre effort ou du moindre choc. Ce sont des règles qui peuvent être inscrites dans l'algorithme d'une voiture autonome. Mais quand on est dans un 'mix' autonome et humain, le plus grand risque est plutôt l'humain !"
"Le fait d'intégrer un humain dans le système, c'est là où le problème commence"
Finalement, l'idée de véhicules hybrides à moitié contrôlés par une intelligence artificielle et un humain ne serait pas une solution si évidente que cela.
"La voiture n'a pas la capacité cognitive d'un humain, poursuit Anne Asensio. La voiture on saura toujours la programmer. La responsabilité va appartenir au constructeur qui a écrit le programme probablement. Mais, le fait d'intégrer un humain dans le système, c'est là où le problème commence. Car l'humain va parfois faire confiance à la machine pour intervenir et inversement."
Il n'empêche que les chiffres sont pour l'instant formels, si le parc automobile était composé majoritairement des véhicules autonomes un grand nombre de morts serait évité chaque année, même si le chiffre zéro ne sera évidemment jamais atteint. Aux Etats-Unis, selon l'observatoire du véhicule d'entreprise, le nombre de morts sur les routes passerait ainsi de 32.400 à 11.000 morts si 90% des véhicules étaient autonomes.
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