Ségolène Royal ne vérifie pas ses sources
Capture d'écran Désirs d'avenir
La présidente de la région Poitou-Charentes a rendu un étrange hommage le 10 mai dernier sur son site "Désirs d'avenir"...
A l'occasion de la Journée nationale de commémoration de l'esclavage, Ségolène Royal a fait allusion à un anti-esclavagiste nommé Léon-Robert de L'Astran.
Elle le décrit comme un "humaniste et savant naturaliste mais également fils d'un armateur rochellais", qui "refusa que les bateaux qu'il héritait de son père continuent de servir un trafic qu'il réprouvait."
Problème : pour les historiens, Léon-Robert de L'Astran n'existe pas.
"On ne retrouve sa trace dans aucune archive, il est le fruit de l'imagination de quelqu'un qui s'est peut être inspiré d'histoires réelles de fils de négriers", explique l'historien Jacques de Cauna du Centre International de Recherches sur l'Esclavage, sur LePoint.fr.
Jean-Louis Mahé, historien rochelais, le confirme à l'AFP : "Je n'ai jamais vu ce nom là; on ne peut vérifier aucun des détails qui sont donnés; il ne figure sur aucun registre de l'époque pas plus que le nom du bateau de son père qui était armateur".
Où donc Ségolène Royal est-elle allée chercher cette histoire ?
Jean-Louis Mahé, après avoir mené sa petite enquête, a trouvé la réponse fin mai.
Il s'agirait de l'invention d'un membre du Rotary Club de La Rochelle. Celui-ci aurait évoqué l'existence de ce personnage sur le site de l'association 3 ans et demi auparavant.
Joint par le quotidien Sud Ouest, il soutient la véracité de ses dires.
Contactée par l'AFP, Ségolène Royal n'a pas souhaité réagir.
Sa conseillère Sophie Boucher-Petersen a rectifié l'erreur par voie de communiqué : "Errare humanum est ! (L'erreur est humaine). J'avoue être l'auteure de la référence à Léon-Robert de L'Astran, opposant à l'esclavagisme dont on aurait aimé qu'il existât, tant l'histoire était belle. Tel n'est malheureusement pas le cas" a-t-elle écrit aux rédactions.
(Source : Le Point)
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