Enseignement de l'arabe à l'école: échange très tendu entre Isabelle Saporta et Barbara Lefebvre

Emmanuel Macron a plaidé vendredi pour un apprentissage renforcé de l'arabe à l'école. Une mesure qui n'a pas fait que des heureux sur le plateau des "Grandes Gueules".
Vendredi à l'occasion de son discours sur les séparatismes, le président de la République s'est surtout attaché a évoqué la place de l'Islam en France. S'il a évoqué des mesures pour lutter contre le communautarisme, Emmanuel Macron a plaidé pour une meilleure compréhension de l'Islam avec davantage d'enseignement de l'arabe "à l'école ou dans un périscolaire maîtrisé".
Une annonce qui a sans surprise fait jaser sur le plateau des "Grandes Gueules" ce lundi. "Si on veut mettre ça en place, il va falloir recruter des professeurs", a dans un premier temps essayé d'expliquer sur RMC Isabelle Saporta.
"Les élèves n’ont pas assez de maths et de Français et il faut leur mettre une heure et demi de plus d'une langue étrangère?", s'est indigné dans la foulée Barbara Lefebvre, professeur d'histoire-géographie en collège et lycée.
"La France a un enseignement où l'on assomme les gamins sous des horaires de cours démentiels et avec presque les plus mauvais résultats en Europe. On peut peut-être repenser la façon dont on enseigne!", lui a répondu Isabelle Saporta en assurant vouloir l'enseignement d'autres langues étrangères et pas uniquement de l'arabe.
"Un moyen de réduire le pouvoir des religieux"
"On ne peut pas pointer du doigt une communauté, puisque c'est que l'on fait, et ne pas proposer de solution. C'est ce qu'Emmanuel Macron essaie de faire! Ces gamins sont exclus de la République, on peut les remettre dans le giron autant le faire ainsi", ajoute-t-elle.
Pour Barbara Lefebvre visiblement opposé à l'enseignement de l'arabe, il n'y a pas de demande de la part des parents d'élèves: "Ils ne veulent pas l'apprendre. Il y a des statistiques, il faut vous renseigner", rétorque-t-elle.
Pourtant l'apprentissage de l'arabe est soutenu même chez des personnalités du gouvernement plutôt à droite: "Quand j'étais enfant, mes copains, issus de familles portugaises ou espagnoles, apprenaient à l'école la langue de leurs parents. Mais mes cousins d'origine maghrébine n'avaient que la mosquée pour apprendre l'arabe", a plaidé Gérald Darmanin en soutien de l'annonce d'Emmanuel Macron dans les colonnes du JDD. Or pour le ministre de l'Intérieur, enseigner l'arabe à l'école "c'est aussi un moyen de réduire le pouvoir des religieux. Ceux qui dénoncent cette mesure feraient bien de réfléchir. Ou alors ont-ils un surmoi raciste", a-t-il ajouté.
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