Le sexe : le meilleur des anti-stress !

Si tout le monde s’accorde à dire que le stress est devenu le mal du siècle, beaucoup ignorent encore, qu’il peut générer des troubles sexuels importants. Mais comment alors se prémunir de ce fléau infernal ? Et si c’était le sexe ?
Si tout le monde s’accorde à dire que le stress est devenu le mal du siècle, beaucoup ignorent encore, qu’il peut générer des troubles sexuels importants. Mais comment alors se prémunir de ce fléau infernal ? Et si c’était le sexe ?
Corinne Guillaumin
Saviez-vous que notre organisme est constitué de manière à supporter environ sept agressions (stress) par semaine, pourtant dans nos vies modernes trépidantes, il en subit plus de 50 par jour. De quoi donner le vertige ! Et si les causes du stress sont multiples et variées (activité professionnelle, transport, bruit, contexte économique, surmenage…), ses répercussions sur notre corps le sont tout autant ! Parmi ses effets délétères, les plus courants, on peut, bien entendu citer, l’anxiété, l’irritabilité, l’épuisement, la déprime, parfois même la dépression, le manque d’appétit, les troubles de la concentration, du sommeil… Toutefois, même si le sujet est rarement abordé, il faut savoir que le stress peut également avoir un impact négatif sur notre sexualité.
Troubles sexuels… et si c’était le stress ! Eh oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, si vous avez ressenti, ces derniers temps, un manque de désir, une baisse de votre libido… C’est peut être tout simplement parce que vous êtes stressés ! En effet, comment parvenir à désirer son conjoint, avoir envie de faire l’amour, quand l’esprit est assailli par une multitude de problèmes, de questions ? Comment recevoir et s’ouvrir à l’autre, sexuellement, lorsque l’on est harassé par une longue journée de tensions ? Comme chacun sait, pour bien faire l’amour, il faut être disponible, hélas le stress est envahissant et accaparant ! Dans ces moments difficiles, il devient donc plus compliqué de s’abandonner et d’être réceptif aux sollicitations de son partenaire. D’autant que le phénomène peut produire un cercle infernal : moins on en a envie ou moins on est excité, moins cela fonctionne. Ce qui a, bien entendu, pour conséquence irrémédiable d’engendrer du stress. Mais plus on est stressé moins cela fonctionne… Il peut être quelquefois très difficile de se sortir de cette situations. Et si nous ne réagissons pas tous de la même manière, face aux tensions – certains ayant une capacité naturelle à pouvoir les gérer – une chose est pourtant sûre, ces moments de panne ou d’échec concernent aussi bien les femmes que les hommes, quel que soit l’âge.
Des causes organiques D’autre part, le stress peut affecter toutes les phases de l’acte sexuel : désir, excitation et orgasme. Ainsi, d’un point de vue, purement physiologique, l’une des conséquences du stress, à un niveau très élevé, est de diminuer l’afflux du sang vers les organes périphériques, entre autres, les organes génitaux. En effet, lorsque l’organisme se sent «en danger», il se crée un déséquilibre entre notre système sympathique et notre système parasympathique au niveau de notre système nerveux végétatif. Le système sympathique devient alors dominant et libère des hormones, qui entraînent, entre autres, une meilleure irrigation de nos organes vitaux (cœur, poumons…) et ce, afin de les préserver. Hors, pendant la phase de l’excitation, nos organes sexuels ont besoin pour fonctionner correctement, d’un apport sanguin supplémentaire. Résultat, chez une femme trop stressée, cela se manifestera par un manque de lubrification et chez l’homme par un trouble de l’érection. Toujours à un niveau très élevé, le stress peut également affecter la phase de l’orgasme, surtout s’il existe déjà des problèmes présents ou sous jacents chez le sujet. Pour l’homme, cela se traduit par une chute de son taux de testostérone. Cette baisse d’hormones peut déstabiliser l’individu, qui n’arrivant plus à se concentrer, ne perçoit plus s'il est proche ou non de l'éjaculation. Perdant ainsi tout contrôle, il peut être sujet à des éjaculations rapides. Et pour les femmes stressées qui ne parviennent pas suffisamment à lâcher prise, pour atteindre l'orgasme, on parle alors d'anorgasmie. Quoiqu’il en soit, sans aller jusqu’à ces cas les plus extrêmes, ne laissez jamais, «les choses s’arranger d’elles-mêmes», c’est le meilleur moyen d’aggraver une situation ! N’hésitez donc pas à aborder ces sujets, certes délicats et encore très tabous avec votre médecin généraliste ou mieux avec un sexologue, qui finira, d’une manière ou d’une autre, toujours par vous démontrer…
Faire l’amour : le meilleur moyen pour rester zen…que le sexe, c’est excellent pour la santé et en particulier pour évacuer le stress ! Comme c’est un sujet qui semble passionner les scientifiques, beaucoup d’études récentes tentent, en effet de démontrer que l’acte sexuel aurait des vertus apaisantes, offrant ainsi une meilleure résistance face au stress. Il faut dire qu’en s’adonnant aux exercices sous la couette, vous faites d’abord travailler un muscle essentiel : le cœur. Ce qui a pour conséquence de stimuler le système circulatoire, d’accroître la pression et donc de mieux alimenter tous les organes ! Certaines recherches affirment même que, des rapports fréquents diminueraient les risques cardiaques et d’attaque cérébrale, qui sont souvent les conséquences néfastes d’un stress prononcé. D’autre part, le rapport entre les partenaires, assure un certain nombre d’échanges au niveau des micro-organismes qui vont étonnamment renforcer notre immunité. Ainsi stimulé, le système immunitaire serait bien plus efficace pour faire face aux problèmes de peau, grippes, troubles digestifs, les troubles hormonaux… mais aussi de dépression. De plus, dans une étude effectuée en 2002 sur 293 femmes, le psychologue américain Gordon Gallup a montré que les participantes sexuellement actives avec un partenaire, n’utilisant pas de préservatif, offraient une meilleure résistance à la dépression. En cause, la prostoglandine, une hormone masculine, contenue dans le sperme. Elle aurait un effet régulateur sur les hormones féminines.
Les hormones du plaisir Car il est bien évident que la libération d’une multitude d’hormones – qui se produit dès les premiers instants de l’étreinte jusqu’au stade extrême, qu’est l’orgasme – a des effets inéluctables sur notre corps mais aussi sur notre moral. Parmi cette déferlante de substances, qui parcourt tout notre organisme, on trouve, entre autres, la dopamine, l’hormone du plaisir par excellence ! Elle apporte une sensation d’énergie, d’euphorie et nous prépare à l’ultime extase. Véritable anti-dépresseur, la sérotonine procure, quant à elle, un profond sentiment de bien être puisqu’elle tient un rôle important dans la régulation de l’humeur. Et si l’orgasme entraîne une décharge d'énergie qui permet de se libérer du surplus de tension, il provoque aussi, grâce à la libération des endorphines, un état de relaxation propice à l’endormissement et à un sommeil de qualité. Ces célèbres morphines naturelles ont par ailleurs un effet antalgique. Bref, une sexualité équilibrée et épanouie a donc pour heureuse conséquence de fortifier notre organisme, de nous apporter bien-être et sérénité, d’améliorer notre confiance et notre estime de soi… nous aidant ainsi à lutter contre le stress. Jusqu’au ce jour, on n’a pas trouvé de remède plus délicieux !
Quelle est la limite entre bon stress et mauvais stress ? Que vous soyez face à un rhinocéros prêt à vous charger, à la veille de vos noces ou bien encore coincés dans un embouteillage monstre, l’organisme réagit toujours de la même manière : il stresse. Le stress est un mécanisme de défense qui permet en effet à notre corps de mobiliser toutes ses ressources nécessaires pour s’adapter à «l’agression» ou la perturbation qu’il vient de subir. Ce processus complexe se traduit, entre autres, par la libération de substances et d’hormones qui vont augmenter la fréquence du rythme cardiaque, la pression artérielle, accroître la contraction des muscles, dilater les bronches… Bref, le corps est en alerte maximale. Lorsque l’organisme est soumis à un stress ponctuel, ce dernier n’est en rien nocif puisque le corps consomme correctement toutes les substances libérées. En revanche, si vous subissez un trop grand nombre de tensions, le corps n’aura plus la capacité d’absorber toutes les substances qui seront libérées en excès. Le stress devient alors toxique et dangereux pour votre organisme, qui est ainsi sujet à divers troubles, des plus bénins ou plus graves, pouvant aller jusqu’au stade ultime du stress : le burn out.
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