"Non, les surveillants n'avaient pas l'intention de bloquer la sortie de Jawad Bendaoud"

Les "GG" sont revenues sur le procès du "logeur" des terroristes des attentats du 13 novembre 2015. Les mouvements de blocage des surveillants pénitentiaires risquent-ils de compromettre la sortie du "logeur" des terroristes? "Inconcevable" selon un délégué syndical de la prison de Fresnes.
Depuis maintenant 12 jours, les surveillants pénitentiaires se mobilisent et dénoncent les actes de violences à leur encontre par des détenus.
Mais ce mercredi 24 janvier, doit se dérouler le premier procès en lien avec les attentats du 13 novembre 2015. Doivent être jugés aujourd'hui: le très médiatique, Jawad Bendaoud soit "le logeur de Daech" mais aussi, Mohamed Soumah et Youssef Aït Boulahcen.
Les mouvements de blocage des surveillants pénitentiaires risquent-ils de compromettre l’extraction du "logeur" des terroristes? "Inconcevable" selon Frédéric Godet, délégué UFAP-UNSA à la prison de Fresnes, où est actuellement incarcéré Jawad Bendaoud, qui parle en réalité d'une simple action symbolique:
"Nous sommes avant tout des agents professionnels. Les forces de l’ordre sont actuellement en place, nous, nous sommes toujours devant, nous attendons l’extraction pour à montrer à la Ministre, comme elle nous l’a fait remarquer, que nous sommes des agents responsables. Donc oui, nous sommes dans l’attente de l’extraction".
"Avant tout, nous assumons un rôle de fonctionnaires d’Etat"
Une décision réfléchie car lourde de conséquence. En effet, les agents pénitentiaires veulent d’une part, prouver au Gouvernement leur professionnalisme d’autre part, conserver l’image favorable ressentie auprès de l’opinion publique mais aussi et surtout ne pas priver les familles d'un procès qui leur permettrait d’obtenir des réponses.
"Grâce à la couverture médiatique, pour dénoncer les agressions que nos collègues ont subi, l’opinion publique prend connaissance de l’état de ses prisons, de l’état de ses fonctionnaires et de l’insécurité dans laquelle on est. Pourquoi nous allons accepter cette extraction? Parce qu’il est de notre devoir que les victimes qui sont dans l’attente d’un procès puissent au moins avoir des réponses sur ce qu’il s’est passé. Evidemment nous sommes lucides et surtout responsables".
Mais les surveillants pénitentiaires n’en oublient pas pour autant leur combat. Une fois l’extraction de Jawad Bendaoud terminée, ils reprendront le blocage.
"Nous reprendrons le mouvement de blocage sur le même principe que depuis 12 jours. Je le répète, nous sommes avant tout professionnels. Nous bloquons cette institution pour revendiquer surtout l’insécurité au sein de nos détentions mais avant tout, nous assumons un rôle de fonctionnaires d’Etat".
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