Sortie polémique de "Grâce à Dieu": "Pas un film à charge", selon le président de "La parole libérée"
On saura ce mardi après une deuxième décision de justice si ce film de François Ozon concernant la pédophilie dans l'Eglise sortira bien en salles mercredi. François Devaux, président de l'association "La parole libérée", évoque ce mardi sur RMC cette oeuvre qui fait polémique.
Malgré le feu vert accordé lundi par un juge parisien à la sortie en salles mercredi de son film sur la pédophilie dans l'Eglise lyonnaise, François Ozon reste suspendu à une seconde décision judiciaire attendue mardi après-midi à Lyon.
Le film Grâce à Dieu raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts accusant d'abus le père Bernard Preynat.
Le film est donc dans l'attente d'une deuxième décision à Lyon. Le réalisateur était cette fois assigné en référé "heure à heure" par Régine Maire, ex-membre du diocèse de Lyon, poursuivie aux côtés de l'archevêque de Lyon pour non-dénonciation. Elle demande que son nom soit retiré du film au nom de la protection de la vie privée et de la présomption d'innocence.
"Ce film contribue énormément à la cause que l'on défend"
François Devaux, président de l'association "La parole libérée" était l'invité de Bourdin direct ce mardi matin sur RMC. Il a vu l'oeuvre du réalisateur fin novembre est en est très satisfait.
"C'est très fidèle, on est proches du docu-fiction. François (Ozon) avait pris grand soin a respecter la fidélité (de l'histoire). Pour nous c'est un peu difficile de mettre la bonne distance et les bons filtres avec ça. Mais de toute évidence ce film contribue énormément à la cause que l'on défend."
"C'est fait avec beaucoup de justesse et de bienveillance. Je ne crois pas qu'il soit à charge"
Il estime que cette oeuvre n'est pas une oeuvre "à charge" contre l'église mais qu'il met simplement l'accent sur des "incohérences".
"C'est fait avec beaucoup de justesse et de bienveillance. Je crois que ce film n'est pas à charge, c'est un point de réflexion autour d'une cause qui est fondamentale. Il y a des incohérences profondes et il serait temps que l'on accepte de les voir en face et de les régler. François (Ozon) fait tout ça avec beaucoup d'humanisme."
Mais ce film ne sort-il pas trop tôt ? En effet, concernant le cardinal Barbarin, la décision du tribunal correctionnel de Lyon interviendra le 7 mars.
"Les faits ont été reconnus par les intéressés. Il faut distinguer la morale de la condamnation judiciaire. A partir du moment où ces personnes là ont reconnus les faits il n'y a pas besoin d'attendre la justice pour s'interroger sur un plan sociétal."
Votre opinion