Suicide des policiers: "Ça leur coûte toujours moins cher d’avoir des policiers qui meurent plutôt que d’améliorer les conditions de travail"

Depuis le 1er janvier 2019, 28 policiers se sont donnés la mort. Un chiffre qui alarme les syndicats qui réclament des mesures concrètes de la part du gouvernement.
Deux policiers se sont suicidés jeudi. L’un à Paris, et l’autre dans l’Hérault. Deux morts qui porte à 28 le nombre de suicides depuis le début de l’année 2019. Ce chiffre très important inquiète. Il confirme d’ailleurs la tendance de l’année 2018 où 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
L’intersyndicale réclame en urgence un entretien avec le ministre de l’Intérieur pour que des mesures soient prises.
"Le plan qui avait été proposé en 2016 sous le ministre Gérard Collomb, il ne nous convient pas. Il est complètement déconnecté de ce dont on a besoin. On nous dit, 'on va améliorer les espaces de convivialité, on va installer une machine à café et une télévision et peut-être que les collègues vont retrouver un peu d’humanité dans les services'. Mais ce n’est pas ce qu’on demande", affirme Linda Kebbab, du syndicat Unité SGP police FO.
Une cellule "prévention suicide" mise en place
Pour elle, c’est surtout à cause de la politique du chiffre que les choses ne changent pas. Et pour l’instant, malgré des chiffres alarmants depuis de longs mois, rien de concret n’a été fait, regrette-t-elle.
"Pour eux ça leur coûte toujours moins cher d’avoir des policiers qui meurent plutôt que d’améliorer les conditions de travail", insiste-t-elle.
Le 12 avril, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait annoncé la création d'une "cellule alerte prévention suicide" pour la police nationale. Celle-ci aura pour mission de porter un plan d'actions. Un numéro de téléphone dédié, disponible 24h/24, permettra de signaler les risques et de mettre les personnes en souffrance en relation avec des psychologues.
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