Je suis bisexuel
Didier, qui mène une vie de couple satisfaisante avec son épouse, a des relations parallèles avec des hommes.
Didier : J’ai 41 ans, je suis bisexuel,
j’ai une épouse mais j’ai des amants. Je suis plutôt dominateur quand je suis
avec ma femme, ça se passe très bien depuis quinze ans. A côté de ça, j’ai
d’autres relations avec des partenaires masculins, où là je suis totalement
soumis. Aujourd’hui je le vis très bien, mon épouse n’est pas au courant de ma
deuxième vie sexuelle. J’ai de plus en plus de mal à garder cela pour moi et je
me demandais si je devais lui en parler.
Brigitte Lahaie : J’ai une théorie, et c’est un peu l’expérience
qui m’a prouvé qu’elle valait son pesant d’or. Quand ça fonctionne bien tel que c'est, il ne faut peut-être pas changer grand-chose. Votre épouse
se doute peut-être de quelque chose, ou peut-être qu’elle ne sait rien, mais en
tout cas vous semblez heureux tous les deux. Je ne vois pas pourquoi vous devriez lui en
parler.
Si ça commence à vous peser – ce que l’on peut comprendre car, c’est le
privilège de l’âge, quand on commence à mieux se comprendre on a moins
envie de se cacher derrière un comportement –, vous pouvez essayer de vous
soulager en en parlant avec quelqu’un d’autre que votre épouse.
Si vous lui en
parlez, vous risquez vraiment de créer un cataclysme dans votre couple, alors
que vous n’avez pas envie de quitter votre femme. Vous l’aimez, simplement elle
ne peut pas vous apporter ce que vous trouvez ailleurs. Je le répète souvent,
la sexualité, c’est aussi une manière de faire passer des choses qu’il y a en
nous et parfois on est un peu clivé, on a plusieurs facettes, et on ne peut pas
faire passer ces facettes avec la même personne, ce qui est tout à fait votre
cas.
Il y a une relation d’amour et d’attachement avec votre femme, où là vous
assurez vraiment votre rôle d’homme, et parallèlement il y a une part de vous
qui a besoin d’être dominé, d’être prise par un homme. C’est votre propre
histoire qui pourrait l’expliquer, mais ce n’est pas forcément utile de
l’expliquer, tant que ça ne vous pose pas de souci et que ça ne vous
déséquilibre pas. Le mieux, c’est d’en parler à quelqu’un qui vous écoutera
sans vous juger, comme un sexothérapeute.
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