Surveillants de prison en grève: "Ils ne pensent pas aux familles des détenus"
Les gardiens de prison perturbent depuis onze jours les établissement pénitenciers. Les familles des détenus commencent à s'inquiéter de ne pas pouvoir rejoindre leurs proches au parloir.
Nous en sommes au onzième jour de mobilisation des gardiens de prison. Un mouvement qui a aussi des conséquences pour les détenus et leurs familles. Moins ou plus du tout de visites, des repas distribués en retard, quasiment plus de "cantine" (achats de produits de première nécessité) ni de tabac... L'observatoire international des prisons s'inquiète des réactions des détenus privés de tout à cause du blocage des établissement.
A l'entrée de la prison de Fleury-Mérogis mercredi, surveillants et familles de détenus sont face à face, mais ne s'adressent pas la parole. Sarah, maman de deux enfants, est venue rendre visite à son mari et elle en veut aux agents.
"On est stressés, on a peur de ne pas avoir de parloir."
"Ils pensent qu'à eux avec leurs Taser mais nous aussi on galère, pour nous aussi c'est dur. Ils ne pensent pas aux familles." Sarah parle également des retards au parloir. Depuis la semaine dernière, ces instants de partage avec les détenus sont supprimés ou retardés par manque de personnel.
Keylia, femme de détenue, confirme que ce mouvement l'empêche de voir son mari. "On est stressés, on a peur de ne pas avoir de parloir. Quand on les voit pas on n'est pas bien. Ca fait mal au coeur, c'est dur des deux côtés !".
Malgré l'attente, Nassera, mère de famille, est venue rendre visite à son fils tout en ayant bien conscience que les conditions de travail des agents sont souvent liées aux conditions de vie des détenus.
"Je comprends qu'ils fassent grève parce qu'à l'intérieur c'est vraiment la misère. Mais pour eux, comme pour les détenus". Les syndicalistes regrettent d'impacter ces familles mais évoquent un moyen de pression nécessaire.
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