Tensions entre la police et Christophe Castaner: ce que le ministre a écrit aux syndicats

Les syndicats de police sont en colère contre le ministre de l'Intérieur, après l'interdiction de la technique de l'étranglement et les propos de Christophe Castaner sur les soupçons de racisme. Ce dernier a tenté d'apaiser les tensions dans une lettre adressée aux syndicats.
Le torchon brûle entre la police et Christophe Castaner, alors que les syndicats demandent à être reçus par Emmanuel Macron. Descente des Champs-Elysées et manifestations dont les bruits ont raisonné dans le palais de l'Elysée, menottes jetées à terre... La colère des policiers français ne faiblit pas.
Vendredi, le ministre de l'Intérieur a reçu les commissaires de police place Beauvau. La fin de deux jours de consultations avec les syndicats des forces de l'ordre. Jeudi, il avait reçu les syndicats de gardiens de la paix.
Si Christophe Castaner a reconnu, une erreur de langage dans sa déclaration sur la sanction en cas de "soupçon avéré" de racisme, la rencontre se solde tout de même par un échec. A la sortie, le secrétaire général du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), Jean-Paul Mégret, affirme que le contact avec le patron de la place Beauvau est "largement rompu."
A la fin de la réunion, le ministre de l'intérieur promet de leur écrire dans la soirée. Une lettre avec des propositions. Notamment sur l'alternative à l'interdiction de la technique d'interpellation dite "clé d'étranglement".
Les syndicats mettent la pression et ne veulent maintenant traiter directement avec le Président
Mais plusieurs syndicats, n'ont pas attendu sa lettre pour en envoyer une au président de la République. une lettre signée par Synergie, Alliance , Unsa, et le syndicat indépendant des commissaires de police, dans laquelle ils demandent une audience de toute urgence, et l'appui inconditionnel d'Emmanuel Macron.
Comme promis à l'issue de la rencontre, Christophe Castaner a envoyé une lettre aux syndicats de police vendredi soir, il leur réaffirme son soutien total face aux amalgames dont ils sont la cible.
Une lettre dans laquelle il réaffirme aussi avoir toujours refusé le concept de violences policières et les accusations de racisme, et précise ne pas remettre en cause la présomption d'innocence. Pour être sanctionné ou suspendu, les propos racistes d'un agent doivent être avérés.
Mais le point sur lequel les policiers attendaient beaucoup, la technique d'interpellation, dite de l'étranglement interdite lundi par le ministre.
Expérimentation territoriale du pistolet à impulsion électrique dernière génération
Christophe Castaner ne revient pas sur cette interdiction mais précise qu'en cas d'interpellation difficile, le policier a aujourd'hui toujours le droit de pratiquer une prise arrière pour amener l'individu au sol, mais qu'elle ne doit pas chercher à affaiblir la personne, par une prise prolongé au niveau du cou, ce qui était le cas avec l'étranglement.
Dans sa lettre, le ministre de l'Intérieur annonce aussi une expérimentation territoriale du pistolet à impulsion électrique dernière génération.
Un groupe de travail doit maintenant plancher sur les gestes, les techniques et les moyens qui remplaceront cette prise controversée. Un rapport sera remis à Christophe Castaner d'ici le 1er septembre.
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