Toulon 2 : Nicolas Sarkozy en rodage

Toulon 2 c’est évidemment la suite de Toulon 1, le deuxième grand discours de Nicolas Sarkozy sur la crise économique et financière que nous traversons depuis trois ans. On y a vu un Nicolas Sarkozy de plus en plus candidat et qui teste son programme.
Hier, j’ai vu un président qui dessinait - qui testait je devrais même dire - son programme de candidat pour 2012. Une sorte de feuille de route pour sa campagne.
Le discours n’est plus le même
En 2007, Nicolas Sarkozy c’était: « travailler plus pour gagner plus ». Pour 2012, ça sera : « Entre gagner moins et travailler davantage, je suis convaincu que travailler davantage est préférable ». C’est sûr, ça fait moins rêver. Mais entre-temps, la crise financière mondiale et la crise de l’euro sont venues balayer le temps du « tout devient possible ». De la même manière, le chef de l'Etat a justifié une nouvelle fois la réforme des retraites. Là encore, le raisonnement est binaire: soit on travaille plus, soit on baisse les pensions. Il a expliqué « qu’entre la baisse des retraites et travailler plus longtemps, je choisis sans hésiter travailler plus longtemps ».
« La peur », un thème important pour Nicolas Sarkozy
« Aujourd’hui, la peur est revenue. Cette peur qui détruit la confiance, c’est la peur pour la France de perdre la maitrise de son destin ». Là encore, c’est un des thèmes de sa future campagne. Nicolas Sarkozy se veut un président et donc un candidat qui rassure. Il estime que les hésitations de François Hollande sont sa principale faille et que le candidat socialiste crée chez les Français un sentiment d’insécurité. L’autre thème du discours d’hier, c’est le lien indéfectible à l’Allemagne. Ce sera sans doute l’un des grands débats de la présidentielle à venir. Nicolas Sarkozy a soutenu qu’avec « la France et l’Allemagne unies, c’est l’Europe tout entière qui est unie est forte. On défend mieux sa souveraineté avec des alliés que tout seul ». La question qui se pose : Nicolas Sarkozy est-il inféodé à la chancelière allemande ? C’est évidemment une question est provocatrice. Elle est pourtant posée à gauche comme à droite.
Marine Le Pen : « Une Europe à la shlag »
Arnaud Montebourg a comparé avant-hier Angela Merkel à Bismarck, l’homme fort de l’unification de l’Allemagne au XIXè siècle pour dénoncer l’isolationnisme allemand. Et hier Marine Le Pen a carrément utilisé une expression allemande qui ne manquera pas de faire penser aux Français aux heures sombres de l’occupation allemande : « Nicolas Sarkozy dit ce soir "Je n’ai rien pu faire et je vais me soumettre intégralement au désidérata de cette Europe punitive que souhaite l’Allemagne ". C’est une Europe à la schlag ». Nicolas Sarkozy, lui, a justifié le lien indéfectible qui nous unit aux Allemands, expliquant que rien ne se fera en Europe sans la solidarité franco-allemande. Le président est allé jusqu’à envoyer le texte de son discours à Angela Merkel dans l’après-midi. Tout ça pour convaincre l’Allemagne d’autoriser la BCE à intervenir sur les marchés pour sauver l’euro. L’avenir nous dira si la méthode douce, la séduction, choisie par Nicolas Sarkozy pour convaincre Angela Merkel de lâcher du lest sur l’euro et la Banque centrale était la bonne méthode. Réponse la semaine prochaine, une nouvelle semaine décisive pour sauver l’euro.
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