Toulouse: travailler gratuitement pour éviter un procès

L’expérience a été mise en place en février 2017 par le parque de Toulouse, qui a présenté, mardi, un premier bilan: le nombre d'audiences a été réduit de 20% et une grande majorité des bénéficiaires ne récidivent pas (71%).
A 24 ans, Felipe veut en finir avec son passé de délinquant et ses 47 condamnations. Il y a moins de trois semaines, il a été interpellé avec une arme et pour éviter d’être jugé, il a accepté cette mesure proposée par le juge.
"C’est une seconde chance et une sorte d’alternative à la réincarcération. Revenir au tribunal, c’est humiliant. Et là, tout est fait dans la discrétion, on ne rentre pas dans la salle de procès. On va voir un délégué du procureur, il nous parle et il nous propose cela. On accepte avec une parole car il faut donner sa parole".
Felipe a donc travaillé pour la mairie de Ramonville: 60 heures de travail non rémunéré durant lesquelles il a notamment passé le karcher à la piscine municipale. "C’est positif pour la collectivité locale, confie Christophe Lubac, le maire de la commune. lls sont considérés comme des agents. Ils remplissent une mission importante pour la collectivité. Et c’est important pour eux parce que c’est un outil qui permet de réparer leur faute".
Depuis février 2017, 262 délinquants ont pu bénéficier de cette mesure, qui selon le procureur Pierre-Yves Couilleau a plusieurs avantages.
"Elle est là pour accélérer la Justice, pour faire que les décisions qui sont prises soient exécutées. Elle est là dans l’espoir de voir les gens sortir de la délinquance".
Le ministère de la Justice observe de près l’expérience toulousaine. Et même s’il n’y a qu’un an de recul, 71% des bénéficiaires de la mesure ne récidivent pas.
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