"Tout de suite ce n’est même pas la peine d’y penser": le nombre de natalités atteint un chiffre historiquement bas en 2020 à cause de la crise sanitaire

Une baisse des naissances que l'Insee explique notamment par la diminution du nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, l'âge où elles sont les plus fécondes et par la morosité liée à la crise sanitaire.
Outre l’année de la crise sanitaire, 2020 aura aussi été celle de la chute de la natalité. Et cela n’est pas sans lien. Selon le dernier bilan démographique de l'Insee, 740.000 bébés sont nés dans l'hexagone l'an passé. Jamais ce chiffre n'avait été aussi bas depuis 1945.
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Faire un deuxième enfant, Camilla a abordé le sujet avec son mari et ils sont vite tombés d'accord: pas de bébé tant qu'on n'est pas sorti de la crise.
“On ne sait pas trop si ce serait un cadeau ou une punition pour l’enfant de le faire venir dans un monde pareil. On ne sait pas où on va en finir. On verra après, mais la tout de suite ce n’est même pas la peine d’y penser”, indique-t-elle.
Un raisonnement qui pèse évidemment sur les naissances. Ca inquiète Jean-Loup Durousset, le président d'un groupe qui gère une clinique d'assistance à la procréation à Lyon. En décembre, soit 9 mois après le premier confinement, le nombre de naissances a chuté dans cette clinique: moins 20% par rapport à décembre 2019. “Il y a quand même un sentiment d’appréhension. Oui il y a un désir d’enfants qui est supérieur à cette angoisse, mais n’empêche que celle-ci existe et on ne sent pas une population décontractée, prête à enfanter”, indique-t-il.
Nouvelle baisse en 2021?
Cela se fait particulièrement sentir sur le nombre de fécondations in vitro réalisées par Christophe Ozanon, médecin biologiste à la clinique.
“C’est un centre qui fait de 900 à 1000 cycles de FIV par an et cette année, on était plutôt à 600. Il y a vraiment eu des patients qui ont eu très peur et qui ont repoussé leur projet à 2021”, assure-t-il.
Mais dans cette clinique, même pour 2021, on craint une nouvelle forte baisse du nombre de naissances.
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