Un ancien commandant du Raid : "L'assaut à St-Denis est complexe et extrêmement dangereux"

A 4h30 ce mercredi matin à Saint-Denis, les policiers du Raid ont lancé un assaut contre un appartement du centre-ville, cinq jours après les attentats de Paris. La cible est le cerveau présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud. Une opération d'une extrême violence.
Jamais peut-être, les hommes du Raid n'avaient eu affaire à une intervention aussi difficile. Les policiers ont donné l'assaut ce mercredi vers 4h30 sur un appartement du centre de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. L'objectif : Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre à Paris et aux abords du Stade de France. Depuis le début de l'assaut, les policiers doivent faire face à une réponse très violente des personnes se trouvant dans cet appartement.
"Une situation de combat s'est fixée"
"C'est une situation d'une très grande complexité, explique sur RMC Christophe Caupenne, ancien commandant et chef négociateur du Raid. Normalement ce type d'opérations se fait avec un effet de surprise, or celui-ci n'a pas eu lieu. Ensuite il y avait certainement beaucoup plus d'individus à l'intérieur de l'appartement que ce qui était prévu, donc une situation de combat s'est fixée". L'armée a d'ailleurs été appelée en renfort. "Le fait que ce soit de nuit, le fait que ce soit en zone urbaine avec pleins de riverains autour, rajoute de la complexité à l'opération, car il faut évacuer tous les gens autour". Les riverains interrogés par RMC décrivent d'ailleurs une ambiance de guérilla, certains racontant avoir entendu "une quinzaine d'explosions".
"Des individus toujours sur le qui-vive"
"Les policiers n'étaient pas forcément attendus, mais ces individus sont eux, toujours sur le qui-vive. Ils s'attendent à une opération de police à n'importe quel moment, donc ils sont préparés à avoir une réaction extrêmement rapide face aux forces de l'ordre", explique Christophe Caupenne. ""Il y a fort à parier qu'il y a toute une cellule logistique ou combattante qui se trouvaient également sur place. Ce sont des individus lourdement armés, on l'a vu sur les attentats du 13 novembre, et qui ont à leur disposition des explosifs. Tout cela fait que l'on multiplie les paramètres de dangerosité".