Un chantier bien trop ouvert…
Retour et bilan après le premier match de préparation des Bleus…
Dans mon dernier post, j’avais évoqué l’éventuelle prise de pouvoir de la génération 87. J’entendais par-là la mise en place du quatuor offensif : Nasri/Ben Arfa/Menez/Benzema. On a vu et pas sûr qu’on revoit ça de sitôt. La sentence est en effet tombée quand Blanc a lâché : Ils ne défendent pas bien ! Dans le foot comme en politique, il y a des modes de langages. Des éléments de langages. De quand date l’idée relative au joueur offensif qui défend mal ? J’ai le sentiment que c’est assez récent et le « bien défendre », c’est presque désormais la qualité qu’on met d’abord en avant pour un attaquant. Au-delà de ce paradoxe, je préfère poser une autre question. Comment attaquent-ils ? La réponse est la même que celle de Blanc : Ils n’attaquent pas bien ! Insister sur l’individualisme qui peut les caractériser aux yeux de certains n’est pas forcément utile car je crois que leurs intentions sont positives. Le défaut est plutôt à rechercher ailleurs et il est aussi simple que cruel : Manque d’intelligence de jeu. Pour les défendre, tenter une ultime plaidoirie, je dirais qu’on aurait globalement été moins sévère avec eux s’ils avaient évolué dans une équipe avec une grosse défense et un milieu de terrain plus solide.
En foot, comme en politique, il y a la communication et les promesses. Le quatuor 87 écarté, Ribery en a profité. Il a marqué, a promis qu’il s’était enfin débloqué et que tout désormais n’allait être qu’amour. Comment donc ne pas lui décerner la palme des bonnes intentions ? Vous me permettrez néanmoins d’attendre encore un peu pour le prix du jury. Il est entré dans une équipe bien plus équilibrée et à un moment où l’adversaire baissait peu à peu au niveau physique. Mais gardons tout de même les promesses du soir.
Pour le reste, ce match a probablement débouché sur un gros casse-tête pour Blanc. Il serait indécent de garder Gourcuff et ça, il a du le constater. Nasri n’a pas été bien supérieur, mais c’est un intouchable. Il faudra alors lui trouver sa meilleure place. En club, il ne joue pas en meneur et pas plus dans un milieu à 3. Son positionnement est, en fait, assez difficile à cerner. A moins que le banc ne soit finalement le meilleur endroit où le placer. Curieusement, cette équipe a plusieurs joueurs qu’on verrait mieux en joker : Ben Arfa, Menez, Nasri, Valbuena, Ribery… Au milieu encore, j’ai lu qu’il manquait du muscle et que l’entrée de Diarra a fait du bien. La remarque est juste. Coincé entre une attaque pas assez « intelligente » et une défense trop laxiste, le milieu a besoin d’être plus solide. Blanc doit donc trouver qui mettre à côté de Cabaye. Les muscles de Diarra ou les passes de M’Vila ? Ou les deux ?
Mais le plus gros problème se situe peut-être derrière. Là où pourtant, Blanc avait cru trouver une solution. Il est clair que la charnière Rami/Mexès ne fonctionne pas. Et si Debuchy est là pour ses montées et que dans le même temps Evra se promène partout et nulle part, ça frise le grand n’importe quoi. Reste le casse-tête que Blanc n’attendait peut-être pas : Comment ne pas aligner Giroud ? Le meilleur buteur de L1 avec Benzema et c’est toute l’organisation qu’il faut revoir. Pousser Benzema à gauche, ou à droite ? Il l’a déjà fait au Real, à Lyon. Les deux en pointe et Benzema façon Rooney ? Pourquoi pas. Mais pas en 4231, plutôt en 4312, façon Ancelotti. On avait évoqué ce cas de figure ici pour associer Remy et Benzema. Alors si associer Giroud et Benzema semble devenir une priorité, qui placer derrière ce duo ? On notera, par ailleurs, que cette idée écarte d’un coup, Ribery, Menez, Ben Arfa et Valbuena… Compliqué non ? A moins de lancer une attaque à 3, Giroud point fixe et Ribery et Benzema à ses côtés. Derrière eux, le milieu à 3 devra être à la fois technique et puissant. Curieuse situation que celle des Bleus. A 10 jours de son premier match de l’Euro, ce groupe semble disposer d’assez de joueurs pour former une belle équipe et pourtant le chantier reste important, les questions bien trop nombreuses. Il paraît que les coachs aiment être face à des casse-têtes. Si c’est le cas, Blanc est un homme heureux…
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