Un policier traité de "vendu" parce que noir dépose plainte

"Il n'y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d'oppresseurs racistes" a tweeté la Préfecture de police de Paris.
Un policier noir insulté mardi à Paris par des participants à la manifestation pour Adama Traoré, un jeune homme noir décédé en 2016 lors d'une arrestation, a déposé plainte, a annoncé jeudi sur Twitter le préfet de police Didier Lallement.
Une vidéo largement reprise sur les réseaux sociaux montre ce fonctionnaire, membre de la DOPC (direction de l'ordre public et de la circulation), casqué, impassible face à des manifestants scandant en choeur à son adresse: "vendu!". Il faisait partie des effectifs des forces de l'ordre venus encadrer cette manifestation interdite devant le nouveau palais de justice de Paris qui a rassemblé 20.000 personnes, selon la préfecture de police (PP).
"Soutien total au fonctionnaire de la PP qui a fait l'objet de propos abjects lors de la manifestation du 2 juin. Il a porté plainte et je m'y associe. Son calme et sa dignité sont un exemple qui nous honore", a tweeté Didier Lallement.
Le préfet de Police porte plainte. Ni privilégiés ni racisés, des policiers avant tout, qui doivent être respectés. pic.twitter.com/hkVPj5Fq0C
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 4, 2020
La mort du noir américain George Floyd a relancé en France les critiques contre la police accusée de violences et de racisme. Mardi, le comité Adama Traoré, du nom de ce jeune homme noir décédé en 2016 après une interpellation par des gendarmes, a fait le parallèle entre les deux affaires.
"Il n'y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d'oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s'engagent pour la liberté, l'égalité et la fraternité et cela au quotidien !", a ajouté le préfet de police.
"Arabe de service"
Par ailleurs, la porte-parole du syndicat de police Unité-SGP-FO a annoncé jeudi qu'elle déposait plainte contre le journaliste Taha Bouhafs pour injure publique à caractère raciste après un tweet qu'il a ensuite effacé.
Dans un message sur le réseau social, le journaliste avait commenté un extrait d'une intervention médiatique de Linda Kebbab en la qualifiant de "ADS: Arabe de Service", avant d'effacer son tweet tout en justifiant son commentaire dans un autre message.
"Je serais ravi de pouvoir expliquer en détail devant un tribunal, les raisons qui m'amènent à dire que cette femme est une ar*be de service. Vive la liberté d'expression", a réagi Taha Bouhafs sur Twitter après avoir appris le dépôt de plainte contre lui.
"J'aurais pu régler mes comptes par média interposé mais là, c'est un vraie dérive venant d'un journaliste et militant avec une influence sur les réseaux sociaux. C'est très blessant et choquant", a déclaré Linda Kebbab en assurant que son syndicat allait également se constituer partie civile.
Très active dans les médias, la porte-parole d'Unité-SGP-FO est régulièrement prise à partie sur les réseaux sociaux.
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