Un quatrième salarié d'Amazon licencié après avoir incité au blocage sur Facebook

INFORMATION RMC - Le salarié avait appelé au blocage sur une page Facebook des "gilets jaunes". Amazon lui reproche une "attitude déloyale grave".
Un quatrième salarié pro-"gilets jaunes" a été licencié pour avoir incité au blocage sur les réseaux sociaux. Suite aux révélations du Parisien, lundi, on savait déjà que trois salariés des sites de Douai et Montélimar avaient été licenciés à cause de commentaires écrits sur les réseaux sociaux.
Cette fois, c'est un salarié du site de Saran, près d'Orléans, qui a subi les foudres du géant Américain. Dans sa lettre de licenciement, envoyée début décembre et que RMC s'est procuré, Amazon lui reproche son "attitude déloyale grave". En cause, un commentaire qu'il a publié sur la page publique Facebook "Nous Gilets jaunes".
"Pour frapper un grand coup et nuire à l'économie, blocage des entrepôts Amazon. La semaine du Black Friday commence demain et c'est encore les plus aisés qui vont en profiter", écrivait-il.
"Je n’avais pas conscience que ça pouvait amener un licenciement"
Un commentaire que l’employé ne se souvenait même pas avoir écrit lors de sa convocation par sa direction avant son licenciement.
"Je n’avais pas conscience que ça pouvait amener un licenciement. Je ne comptais pas nuire à Amazon en fait. Je pense que c’est trop sévère, il m’aurait mis une simple mise à pied de deux semaines, ça m’aurait suffi. Mon emploi, ça fait quand même une sacrée perte financière tous les mois, on doit faire encore plus attention au quotidien", confie-t-il.
Ce père de famille a le sentiment d'avoir été surveillé par son employeur, et pourtant, selon l'avocat Avi Bitton, Amazon est dans son bon droit.
"Lorsque les salariés s’expriment sur les réseaux sociaux en mode public, finalement c’est comme s’ils s’exprimaient à la télévision ou dans la presse. C’est public, ce n’est pas une correspondance privée et l’employeur peut consulter ces posts, en l’occurrence sur Facebook et s’en servir comme preuve", argumente l’avocat.
Epaulé par la CGT, le salarié compte contester son licenciement devant les Prud'hommes. Il espère être réintégré. Pour son commentaire, il a été licencié pour faute grave, c'est-à-dire sans préavis ni indemnité.
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