Une victoire soporifique...
Bien sûr, il y avait eu Andorre, un match gagné presque volé, un jour, il y a longtemps. Chypre, à l’époque où tout le monde s’y promenait, la Biélorussie tout récemment, aussi c’est vrai. Et puis, il paraît que les petites équipes n’existent plus. A cette tarte à la crème du commentaire sportif, je réponds toujours que dans le cas d’une cata sportive, c’est surtout la grosse équipe qui commet une faute professionnelle.
Mais pouvait-on sérieusement envisager une sortie de route face au Luxembourg ? Pouvait-on imaginer autre chose qu’une troisième victoire de rang pour les Bleus ? Evidemment non !
Alors à moins de combien de buts pourrait-on parler de contre performance ? J’ai envie de dire 3. Les grosses valises ne sont plus légion dans le foot, alors une bonne et belle victoire, voilà de quoi continuer à se rafraîchir avec cette EDF…
Pour ce match facile, Blanc change d’idée de jeu avec un 442 « Bordeaux première génération », c'est-à-dire en losange. Les hommes de derrière et le 6 sont les mêmes que face à la Roumanie, histoire que le bloc défensif continue de se roder, de jouer ensemble. Gourcuff est lui placé dans la position qu’il préfère, en 10, derrière deux attaquants. Blanc pourra-t-il jouer comme ça contre une équipe plus forte ? Je ne crois pas, ou alors pas tout de suite. Mais sa vision pragmatique, sa volonté de s’adapter à la situation, me plaît. Une équipe qui maîtrise plusieurs schémas me semble être plus intéressante.
Intéressant, le match est loin de l’être. Ça démarre à 2 à l’heure. C’est mou, façon pas d’impatience, ça va venir. Le Luxembourg joue en 6/4 voire en 10/0. Une sélection qui pourrait donner une leçon de jeu sans ballon…
Après 10 min, rien et après 20 non plus. Et en plus on s’ennuie. Le jeu est lent. Mexès sort la France de sa léthargie avant que Benzema dans la minute qui suit plante un joli but. Ça y est ? C’est parti ?
Et bien pas vraiment. Malgré le but consécutif à un corner, le jeu est toujours aussi pauvre. Les enchaînements inexistants. Clairement, cette EDF ne sait pas encore faire le jeu, même face à des amateurs. Gourcuff bouge en vain, presque dans le vide, Hoarau se cherche, hésite entre profondeur et décrochage. Benzema a marqué. Il est mieux avec un joueur près de lui, mais globalement c’est quand même pas terrible. Et puis, il y a Malouda, enfin il n’y a pas Malouda, justement, encore !
Et la seconde période, bah rien non plus… le match devient une purge ! Les moments forts ? Le carton rouge de Peters. Tactiquement le Luxembourg passe alors en 9/0. Les entrées de Payet et Nasri puis Remy. Et surtout celle de Strasser. Le Stade a deux joueurs à lui, un régal ! Bon, il y a des occasions, c’est vrai. Mais, rien de très rassurant car les Bleus « mangent » tristement ces opportunités. Gourcuff et Hoarau notamment.
Globalement, les Bleus ne montrent aucun fond de jeu. On se croirait dans un épisode d’Olive et Tom, 4 épisodes pour marquer un but ! Ça manque de vitesse dans les transmissions, on garde trop le ballon. Les mouvements autour du ballon sont rares, trop rares. Le deuxième but arrive certes. Une frappe cadrée de Gourcuff, rien que cadrée, le gardien luxembourgeois a fait le reste en se trouant. Remy et Nasri ont donné de l’air, c’est vrai. Mais à ce moment là, la France jouait à 11 contre 10 !
Le Luxembourg a effectivement joué à 10 longtemps avec une très large majorité d’amateurs. Et cette équipe a résisté aux Bleus. Cette équipe a fait bonne figure. Les Bleus ? Ils avancent. Ou, comment, avec qui ? C’est toujours aussi flou. Et après cette rencontre, l’enthousiasme est un peu retombé…