Vaccins: "Dès que ça devient une obligation, il y a forcément un peu plus de réticences"

Dans son rapport, le comité d’orientation sur la vaccination suggère un retour à l’obligation vaccinale pour les 11 vaccins inscrits au calendrier pédiatrique. Mais dans la salle d'attente d'un pédiatre à Paris, les avis sont partagés quant à une telle éventualité.
Et si demain tous les vaccins des nourrissons devenaient obligatoires? Ce sont en tout cas les préconisations d'un comité d'experts et de citoyens qui a travaillé pendant près d'un an sur la question. Aujourd'hui, seulement trois vaccins sont obligatoires: le DTP (pour diphtérie, tétanos et la Poliomyélite). Le comité propose donc de rendre obligatoire huit autres vaccins, actuellement seulement "recommandés". Il s'agit de la coqueluche, de l’hépatite B, de l'Haemophilus influenzae de type B, la rougeole, l'oreillon et la rubéole (le ROR), le vaccin contre le pneumocoque, et celui contre le méningocoque.
Face à une telle possibilité, les parents ne réagissent pas de la même façon comme a pu le constater RMC dans la salle d'attente d'un pédiatre, à Paris. Par exemple, Nicolas, père d'un petit garçon de deux ans, a toujours été assez méfiants envers les vaccins. Alors les rendre obligatoires, il ne comprendrait pas: "Avant d'obliger quelque chose, je pense qu'il faut plus de retours sur ces vaccins. Il y a eu beaucoup d'erreurs médicales donc bon. Après les informations ne sont peut-être pas toutes véridiques mais il faut quand même faire attention".
"C'est bien de donner le choix"
Monica partage les mêmes doutes. Elle a donc décidé de ne se fier qu'à une seule personne, son médecin. "Je demande conseils au pédiatre, indique-t-elle. Qu'est-ce qu'on fait? C'est bien? Ce n'est pas bien? C'est obligatoire? Ça ne l'est pas?" Et d'estimer: "C'est bien de donner le choix. Il ne faut pas rendre les choses obligatoires. Parce que dès que ça devient une obligation, il y a forcément un peu plus de réticences".
Son pédiatre, le docteur Médenberg, n'est pas de cet avis. Pour lui, la distinction entre vaccins recommandés et obligatoires n'a aucun sens: "Il est regrettable, voire insupportable, de voir mourir un enfant des complications de la rougeole parce que le vaccin n'était pas obligatoire. Dans la mesure où il n'y a pas d'obligation vaccinale, certains parents pensent pouvoir s'en dispenser tout à fait innocemment". Or, si ces maladies ont quasiment disparu en Europe, rappelle le médecin, c'est justement grâce à la vaccination de masse.