Vendanges 2016 en baisse: "En 35 ans de métier, je n'ai jamais vu ça"

TEMOIGNAGES - Les intempéries ont fait chuter de 12% les récoltes de 2016, selon les chiffres publiés ce vendredi par le ministère de l'Agriculture. Les viticulteurs font donc face à l'une des plus faibles récoltes depuis 30 ans.
Gel, grêle et mildiou (maladie de la vigne, ndlr) ont sévèrement frappé les vignes françaises depuis le printemps et la récolte 2016 s'en ressent avec des volumes en recul de 12% sur un an, à 42,2 millions d'hectolitres, "l'une des plus faibles productions depuis 30 ans", a indiqué vendredi le ministère de l'Agriculture. Et toutes les catégories de vins sont touchées par cette baisse, plus particulièrement les vins pour eaux-de-vie (-22% sur un an), les vins sans indication d'origine (-23%) et les vins à l'indication d'origine protégée (IGP -10%).
Dès lors, Yves Lemoine, viticulteur près de Reims, n'est pas près d'oublier sa récolte 2016 tout juste terminée. "En 35 ans de métier, je n'ai jamais vu ça, assure-t-il. C'est assez exceptionnel et j'espère que je ne le reverrais pas. Je suis sur un bon 20% de moins par rapport à d'habitude. Ceci est dû aux conséquences climatiques de début mai: le froid, l'humidité et ce jusqu'à début août. C'est catastrophique". Heureusement les viticulteurs champenois bénéficient d'une réserve en cas de faible vendange.
Réserve qui sera utilisée pour compenser la récolte de cette année comme l'explique Yves Lemoine: "En Champagne, nous sommes le seul vignoble à avoir mis cette réserve qualitative, à savoir une vraie assurance récolte. Cela permet d'avoir une régularité dans les volumes et de na pas avoir d'inflation sur les prix pour le consommateur". Célia, 31 ans, va puiser dans cette réserve car sa production a diminué de 50% cette année alors qu'elle commençait à peine une exploitation bio. "On n'avait plus un raisin dans certaines parcelles, déplore-t-elle. Notre champagne ne sera commercial en bio qu'en 2022, du coup c'est surtout une surcharge financière".
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