Vers une crise de surendettement des familles? Les crédits à la consommation explosent

DUPIN QUOTIDIEN - Combien de ménages vont-ils plonger dans la spirale du surendettement? C’est un phénomène inquiétant, le retour de la crise c’est aussi le retour massif des crédits à la consommation.
C’est ce que dénonce l’UFC-Que Choisir dans une étude publiée ce mercredi. L’association de consommateurs s’inquiète notamment du retour de ce qu’elle appelle les publicités "pousse au crime". Par exemple Sofinco qui propose en ce moment, juste avant Noël, de prendre un crédit et de le rembourser seulement après les Fêtes. Ou encore des voitures en Location Longue Durée avec des loyers qu'il faudra commencer à payer seulement dans 6 mois.
Des publicités, et les vannes du crédit à la conso qui sont de nouveau grandes ouvertes. Plus de 3 milliards d’euros de crédit accordés sur le seul mois de juin selon la Banque de France. On n’avait pas vu ça depuis la dernière crise de 2012.
Le risque de défaut de paiement est élevé
En temps normal le taux de défaut pour les crédits à la consommation atteint 2,7% en moyenne soit deux fois plus que pour le crédit immobilier, c'est déjà élevé. Mais ça c’était avant la crise ça va forcément empirer. Et ce que révèle l’UFC qui est très intéressant c’est que ce taux de défaut est très différent selon les banques.
Par exemple chez BNP Paribas/ Cétélem il est de plus de 7%, 5,6 % à la Société Générale, .alors qu'il est beaucoup moins élevé dans d’autres établissements comme le Crédit Mutuel.
Pour l’UFC c’est la preuve que certaines banques sont clairement plus vertueuses que d’autres et qu’on peut éviter ces situations si on le veut.
On a l’impression que ça fait des années qu’on nous dit que le crédit à la consommation est davantage encadré
C’est le cas il y a plein de règles nouvelles. Par exemple maintenant dès qu’on est au-dessus de 3.000 euros de crédit on est obligé de fournir des justificatifs de revenus. Il y a aussi des règles pour encadrer la publicité mais c’est tout à fait insuffisant.
Ce qu’on sait moins c’est que les banques ont aussi la possibilité de proposer des aménagements de paiement à ceux qui n’arrivent plus à payer, par exemple en baissant les intérêts ou en allongeant la durée du crédit.
Sauf que 30% seulement des crédits en défaut de paiement en bénéficient, tout simplement parce que les banques préfèrent souvent revendre leurs "crédits pourris" à des organismes créanciers et qui ensuite vous harcèlent jusqu’à vous soyez obligés de payer.
L’UFC demande donc à la commission européenne qui doit présenter un projet sur le sujet cette semaine d’imposer aux banques un aménagement de crédit dès le 2ème incident de paiement.
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