Vie d'élu et vie active: la double casquette des maires de communes rurales

La majorité des maires de communes rurales, ont, en plus de leur rôle d'élu, une vie professionnelle. Beaucoup regrettent de ne pas pouvoir s'investir à 100% dans le rôle de maire.
Emmanuel Macron se rend ce jeudi dans l’Indre où il va rencontrer les maires ruraux dans le cadre du Grand débat national. Il fera étape le matin à Gargilesse-Dampierre, village de 300 habitants, pour échanger avec une trentaine de maires.
RMC a tenté de comprendre quel est le quotidien d’un maire d’une petite commune et surtout comment il conjugue, vie municipale, vie professionnelle et vie privée, car, en effet, six maires sur dix ont une activité en plus de leur fonction d’élu.
Isabelle Robert, est maire de Jaillans dans la Drôme. Un petit village de 920 habitants. Dans son bureau au "Moulin digital", rien n'indique qu'elle aussi maire d'une petite commune.
"Quand j’arrive ici, je suis Isabelle, en charge du suivi administratif et financier. Quand je repars, je vais remettre ma casquette de maire comme si j’étais comédienne, actrice. Et j’avoue que ça me plaît", confie-t-elle.
Le planning est chargé. Chaque jour avant et après son travail, plus un après-midi par semaine, plus le week-end, Isabelle Robert court, direction Jaillans. Ce jour-là, elle visite le chantier de la nouvelle mairie, avant de s'entretenir avec les futurs boulangers du village. Une vraie débauche d'énergie pour elle. "Le mot est parfaitement adapté, se battre. C’est un combat, mais j’aime mener ce combat et pour me décourager il en faut beaucoup", affirme-t-elle.
Nouveau mandat en 2020?
Isabelle devrait se représenter en 2020 pour un troisième mandat. Mais elle aimerait bien que son statut évolue.
"Il faudrait que ce soit considéré non pas comme une simple fonction, mais comme un véritable métier. Qu’on puisse avoir le choix et qu’on puisse s’investir à 100% voire 150% comme j’aimerais pouvoir le faire", explique-t-elle.
Elle demande aussi à Emmanuel Macron plus de moyens pour mener à bien sa mission. "On parle de chiffres, de budget, on voit bien qu’aujourd’hui ça baisse, c’est une réalité. Il y a beaucoup de décisions qui sont prises contre lesquelles on ne peut pas s’opposer. On ne demande un peu plus de reconnaissance", poursuit-elle.
Et ce jour-là, pour une fois, Isabelle Robert ne sera pas la dernière à partir de sa mairie. Elle endosse sa casquette de maman, qu'elle avoue ne plus porter très souvent, là encore par manque de temps.
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