Violences lors de manifestations: "Une convergence se crée face aux forces de l'ordre et pourrait prendre plus d'ampleur", décrypte un sociologue

Mardi, la fin de la manifestation parisienne a été émaillée par des affrontements entre les forces de l'ordre et plusieurs centaines de manifestants.
De Paris à Grenoble, de Rennes à Marseille, des soignants "en colère", dont beaucoup d'infirmières, ont raconté mardi leur quotidien éprouvé plusieurs mois de crise sanitaire, ne voulant "pas une médaille" mais la reconnaissance du travail fourni et plus de moyens.
En fin de cortège, des échauffourées ont éclaté mardi à Paris, en marge de la manifestation des soignants, avec jets de projectiles auxquels les forces de l'ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène. Au moment où le cortège de soignants, parti du ministère de la Santé, arrivait sur l'esplanade des Invalides, la manifestation pour défendre l'hôpital a cédé la place à plusieurs centaines de manifestants habillés en noir, qui ont mis le feu à du mobilier urbain et jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, aux cris de "tout le monde déteste la police".
Les forces de l'ordre ont répliqué avec de nombreux tirs de lacrymogène, avant que des CRS ne lancent plusieurs charges, dans un climat tendu et chaotique. Cette situation a créé la consternation parmi les soignants et leaders syndicaux, pris à partie par des "gilets jaunes" et des Black blocs.
D'après Jean-François Amadieu sociologue, spécialiste des mouvements sociaux, cette violence et lié au contexte du déconfinement et va bien au-delà de la colère des soignants:
"On s'attendait depuis longtemps à une reprise de manifestations agitées avec un retour de "black blocks", de membres de l'ultra-gauche ou de 'gilets jaunes' radicalisés. Le fait qu'il n'y ait plus eu de manifestations pendant plusieurs mois fait que là, l'occasion s'est présentée. Il semble bien qu'il se créé une convergence qui pourrait prendre plus d'ampleur dirigée face aux forces de l'ordre. C'est un élément nouveau par rapport à ce que l'on a connu depuis deux ans" analyse-t-il.
A noter, enfin, que des dégradations ont aussi eu lieu à Nantes: des tirs de mortiers ont été observés à la préfecture, menés par l'ultra-gauche selon une source policière. Des membres de la mouvance présents également dans les rassemblements de Caen et de Lyon.
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