Des vitraux pas très catholiques!

Des éphèbes en baskets qui se lèchent les pieds, des macho-boys seulement vêtus d’un harnais de cuir et des beaux gosses qui s’embrassent en se tenant par le col de la chemise...
“Ca fait quinze ans que je travaille le verre teinté, explique-t-il, mais en 2007, j’en avais assez de l’absence d’originalité qui marque la production actuelle de vitraux alors j’ai créé mes propres oeuvres. La première c’était le baiser (un baiser homosexuel, ndlr). Il a fait boule de neige sur MySpace et j’ai fait ma première exposition à Rome, dans un night-club: mes vitraux étaient sur le dance-floor !”.
Pour Diego, il faut en finir avec l’image du vitrail comme support. “Le vitrail n’est pas l’apanage de l’église. Il a cette image de support religieux uniquement parce que les chrétiens ont été les principaux sponsors des artistes du verre teinté… Il fallait de solides fenêtres pour laisser la lumière entrer dans ces architectures gigantesques. Le vitrail était la solution technique idéale pour recouvrir de verre de grandes surfaces sans qu’il se brise au moindre choc: en joignant des petits morceaux de verres entre eux avec du plomb et du ciment, on pouvait faire des fenêtres résistantes et en plus, on pouvait faire des images parlantes. Un moyen parfait pour enseigner les écritures aux masses analphabètes.” De la bande dessinée en couleur.
Vers le milieu du XIXè siècle, les Anglais dotent les fenêtres de leurs maisons de vitraux préraphaélites, mais l’art du vitrail se perd peu à peu, faute de véritables créateurs. Diego relève le défi et travaille avec le coeur en fête.
Ses vitraux , il les dresse en l’honneur d’un dieu qu’il nomme Vénus ou Bacchus. Il vit à Rome dans le quartier si vivant de Pigneto où ses lointains ancêtres saluaient chaque matin des divinités ardentes, promptes aux coups de foudre. “Mes vitraux, je les fais pour célébrer cette vie qui est mon seul dieu. Oui, la vie est divine. Quant au sexe, c'est le paradis.”
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