Volte-face de Trump au G7: "Ce qui compte pour lui, c'est d'abord d'avancer avec la Corée du Nord"

Après avoir donné son aval au communiqué final du G7, le président américain est brusquement revenu sur ses pas pour s'en désolidariser. Il a également menacé ses alliés d'Europe et du Canada de droits de douanes alourdis.
Il a décidé de saborder le G7. Alors que le "groupe des sept" (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon) était parvenu à un communiqué commun, Donald Trump a fait volte-face. Donald Trump a justifié ce camouflet infligé aux vieux alliés des Etats-Unis par des propos de Justin Trudeau, l'hôte du sommet, lors de sa conférence de presse de clôture.
Le Premier ministre du Canada, pays frappé comme l'Europe et le reste du monde de nouveaux droits de douanes américains sur l'acier et l'aluminium, a redit à cette occasion que ces taxes étaient "insultantes", au regard de l'histoire entre les deux pays. Comme l'Union européenne, il a confirmé des représailles pour juillet.
Quelques heures plus tard, piqué au vif par ces paroles, le milliardaire a tweeté, depuis Air Force One, qu'il avait ordonné à ses représentants de retirer le sceau américain du communiqué final.
Il a aussi traité Justin Trudeau de personne "malhonnête et faible" alors qu'il avait dit la veille que la relation bilatérale n'avait jamais été aussi bonne dans l'histoire des deux pays.
La priorité de Donald Trump est ailleurs
Mais selon l'historien spécialiste des Etats-Unis François Durpaire, la priorité de Donald Trump est ailleurs. Selon lui, le président américain serait focalisé sur sa rencontre avec Kim Jong Un, mardi à Singapour:
"Il faut bien penser qu'aux Etats-Unis, on est dans une période pré-électorale. L'opinion publique américaine est polarisée par cette menace de guerre avec un état qui a des armes nucléaires potentiellement dirigées vers des alliés des Etats-Unis ou vers les Etats-Unis, donc pour Donald Trump, ce qui compte, c'est d'abord d'avancer avec la Corée du Nord. Finalement il a la dent plus dure avec ses partenaires démocrates par rapport à un homme fort Kim, qu'il insultait d'ailleurs il y a quelques mois", analyse le spécialiste au micro de RMC.
Mais le revirement présidentiel au G7 renforce les interrogations sur sa stratégie diplomatique et sa capacité à mener de négociations internationales de haut-vol, a fortiori avec un ennemi de longue date. Avant de quitter le Canada, Donald Trump a toutefois affiché son optimisme sur cette rencontre dont il espère faire un marqueur de sa présidence.