Un complot européen contre Hollande ?

Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, les dirigeants conservateurs allemands, espagnols, italiens et anglais, se sont entendus pour ne pas recevoir François Hollande. Le candidat PS récolte ce qu’il a semé, estime la droite. Les conservateurs ont peur d’un vent de changement, juge la gauche.
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Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru ce lundi, les dirigeants allemands, italiens et espagnols se sont entendus « verbalement » pour ne pas recevoir François Hollande. Une promesse à laquelle s’est joint le premier ministre britannique. Selon Der Spiegel, les dirigeants conservateurs européens reprochent au candidat socialiste son intention déclarée de renégocier le pacte budgétaire européen s'il est élu à la présidence française. Une position jugée « scandaleuse » par Angela Merkel, Mario Monti, Mariano Rajoy et David Cameron explique l’hebdomadaire. Berlin a immédiatement réagi et a démenti ce week-end tout accord entre conservateurs européens. Pourtant, François Hollande n’a pour l’instant rencontré aucun de ces 4 dirigeants.
« Il y a un cartel des dirigeants conservateurs qui ont une certaine crainte »
« Il y a un cartel des gouvernements et des dirigeants conservateurs qui ont une certaine crainte » explique sur RMC Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris et ancienne vice-présidente du parlement européen. « Ils se disent que si le vent du changement souffle en France il soufflera au-delà. Avant 1981, tout l'establishment européen disait le plus grand mal de François Mitterrand, et force est de constater qu'à peine quelques mois plus tard il le respectait comme un grand chef d'Etat européen ».
« Il n’y a pas besoin d'aller chercher un complot, il n'y a qu'à voir l'attitude de François Hollande vis à vis des grands dirigeants européens » estime le secrétaire d'Etat à la Consommation, Frédéric Lefebvre. « Je trouve même assez curieux qu'il s'étonne de l'accueil qu'il reçoit alors même qu'il leur crache à la figure. Et quand on crache à la figure de quelqu’un, c'est assez rare de récolter des sourires. Alors même que l'Europe a rarement été aussi unie pour défendre les populations contre la crise, qu'il récolte une attitude froide, cela me paraît finalement assez logique ».
« Hollande préfère jouer les victimes »
« Il n’y a aucun complot. François Hollande est le bienvenue en Allemagne » jure de son côté Andreas Schockenhoff, député allemand membre de la CDU, le parti d'Angela Merkel et par ailleurs président du groupe d’amitié France/Allemagne au Parlement allemand. « C'est à lui d'en décider, mais j'ai l'impression qu'il ne veut pas et préfère jouer la victime. Hollande a décidé de copier Mitterrand et la campagne de 1981, mais on vit dans une autre époque ». Andreas Schockenhoff qui prévient François Hollande que « les engagements pris par les Etats membres de l’Union Européenne sont à tenir au-delà de l'alternance politique ».
L’intéressé a déclaré samedi « ne pas être impressionné par cette information. Ce ne sont pas des dirigeants européens, que je respecte par ailleurs, qui doivent peser sur la décision du peuple français » a estimé François Hollande sur France 3.
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