Yves Bonnet (ex-DST): "On n'est absolument pas débordés de l'intérieur"

L'ancien patron de la DST, Yves Bonnet, a mis en avant ce samedi sur RMC l'efficacité des forces d'intervention et la rapidité à laquelle ont été mis hors d'état de nuire les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Tout en soulignant la difficulté de surveiller ces nouveaux terroristes.
Les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële, et Amedy Coulibaly porte de Vincennes à Paris, à peine mis hors d'état de nuire depuis vendredi et l'assaut des hommes du GIGN et du Raid, que de nouvelles menaces sont proférées contre la France. Dans une vidéo, Al-Qaïda au Yémen menace notre pays de nouvelles attaques après la tuerie contre Charlie Hebdo. D'ailleurs, si François Hollande dans son allocution télévisée vendredi soir a souligné que "la France a fait face", il a aussi prévenu que "la France n'en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible".
"Les services de sécurité ont eu la maitrise totale de la situation"
Yves Bonnet, l'ancien patron de la DST (Direction de la surveillance du territoire), s'est voulu rassurant ce samedi matin sur RMC. "On n'est absolument pas débordés de l'intérieur", a-t-il expliqué. "Le bilan est lourd (17 morts dont les frères Kouachi et Amedy Coulibaly), mais compte tenu des conditions dans lesquelles ces actions sont conçues et perpétrées, je crois pouvoir dire que les services de sécurité ont eu la maitrise totale de la situation autant que faire se peut".
"Indiscutablement, tant au niveau du renseignement - l'identification très rapide des coupables -, qu'au niveau de la résolution de l'affaire - c’est-à-dire l'intervention des services spécialisés (GIGN et Raid)-, tout s'est correctement passé", a souligné Yves Bonnet.
"La tâche est devenue démesurée face à ce nouveau type de terrorisme"
Toutefois, Yves Bonnet reconnaît que "la tâche (des services de renseignements et de police) est importante. Elle est devenue démesurée depuis que nous devons faire face à ce type de terrorisme messianique (la croyance en un messie, NDR), plurinational et dont les membres sont par conséquent plus difficiles à cerner. Cela ajoute à la difficulté de l'identification des personnes et des réseaux. D'autant qu'il n'y a pas toujours une grande coordination entre ces personnes".
En clair, si la France a les moyens de stopper rapidement et efficacement les terroristes une fois qu'ils sont entrés en action, il lui est plus difficile d'anticiper.