Après Manuel Valls en début de semaine dernière, Emmanuel Macron remet à son tour la question de la réforme de l'assurance chômage sur la table. En souhaitant réformer le montant et la durée des allocations, le ministre de l’Économie a provoqué un tollé à gauche. "Il ne doit pas y avoir de tabou ni de posture. L'assurance-chômage est en déficit de 4 milliards d'euros ; quel responsable politique peut s'en satisfaire ? Il y a eu une réforme, elle est insuffisante. On ne pourra pas en rester là", affirme Emmanuel Macron dans le JDD publié dimanche.
Face au tollé qu'il a provoqué, le ministre de l’Économie peut compter sur le soutien de son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour qui Emmanuel Macron "constate ce que chacun constate. Le régime d'assurance chômage est en déficit de 4 milliards d'euros, c'est pas une situation qui n'est pas satisfaisante et à laquelle il faut remédier sans tabou ni posture". "Personne au gouvernement n'est contre ce constat, a-t-il assuré dimanche sur France 5. Il importe que chacun se rende compte que la situation ne peut pas durer".
"Réforme indispensable" ou "provocation politicarde"?
"Il a raison de poser la question, estime sur RMC Christophe Caresche, député PS de Paris. Dans ce moment où les mesures que nous avons prises, notamment en faveur des entreprises, vont mettre du temps à produire leurs effets, il faut peut-être envisager un certain nombre de réformes qui permettent d'avoir des résultats rapidement et qui permettent de remettre un certain nombre de personnes dans le marché de l'emploi".
Selon lui, "notre modèle social n'est pas soutenable sur le plan financier, je vois les déficits s'accumuler et il y a un moment où on ne pourra pas continuer comme ça, il faut être très lucide là-dessus".
Mais pour Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, "c'est une provocation politicarde qui est très dangereuse. Parce qu'on rentre à nouveau dans le syndrome de la division des Français, d'opposition des salariés avec les chômeurs. Tout ça n'a ni queue ni tête et donne l'impression d'une absence de stratégie du gouvernement".
"On ne donne pas aux chômeurs la charité, ils ont cotisés et ont des droits. Ce n'est pas quand il y a un chômage de masse qu'il faut réduire la voilure, et d'ailleurs, ce n'est pas en réduisant l'assurance chômage qu'on va créer des emplois", ajoute-t-elle.