Après avoir dénoncé les dérives de l'industrie pharmaceutique ou agroalimentaire, l'évasion fiscale, la production de vêtements dans les pays en développement, et les lobbies du tabac, Élise Lucet et son équipe de Cash Investigation, s'en sont pris cette fois aux actionnaires de grands groupes comme Sanofi ou Pages Jaunes, accusés de "s'en prendre à vos emplois". L'émission, diffusée mardi soir sur France 2 a été un nouveau succès d'audience avec plus de 3 millions de téléspectateurs. Une fois encore, celle qui est aussi présentatrice du JT de 13h de la chaîne publique, a usé de sa personne et posé les questions qui fâchent : on l'a vu notamment interpeller directement lors d'une assemblée générale du groupe Sanofi, Christopher Viehbacher, le patron du groupe de l'époque, sur sa rémunération (plus de 8,6 millions annuels) alors que des milliers de postes ont été supprimées depuis son arrivée.
"Nous n'avons plus trop le choix"
Élise Lucet pose les questions qui embarrassent et mènent parfois au clash, voire aux menaces: "Madame Lucet n'aura plus aucun grand patron en interview", a promis le patron de la branche française du constructeur chinois Huawei, après avoir été interpellé par la journaliste, avant de s'excuser plus tard. Avec un caméraman, elle n'hésite pas à s'inviter à un déjeuner entre politiques et industriels du tabac, à rencontrer à l'improviste des patrons à l'issue de réunions privées et à ne pas les lâcher. Elle joue sur l'effet de surprise, utilise la caméra, souvent cachée, comme une arme.
En juin dernier, Élise Lucet déclarait dans C'est à vous sur France 5 : "C'est violent, mais ils ne sont pas habitués à ce journalisme offensif. Moi je pense que nous n'avons plus trop le choix. Soit vous acceptez des campagnes gérées par des communicants, soit vous vous dites, après avoir demandé 28 fois et extrêmement poliment une interview qu'on vous refuse, non ce n'est pas possible et on y va".
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