Des couleurs sur les emballages des aliments pour mieux savoir ce que l’on mange. C’est une des propositions que pourrait faire la ministre Marisol Touraine dans le volet prévention de son projet de loi Santé. Le principe : 5 couleurs, du vert au rouge, pour repérer au premier coup d’œil si les aliments sont bons ou mauvais pour la santé. Vert, l'aliment est diététique. Rouge, le produit est gras ou trop sucré.
L’idée est soutenue par une pétition citoyenne signée par déjà plus de 22.000 personnes, mais elle se heurte à la résistance des lobbies industriels. Ces derniers estiment notamment que cette méthode pourrait être un premier pas avant de taxer les produits à la pastille rouge.
"Ça va pousser les industriels à améliorer leurs produits"
C’est le Professeur Serge Hercberg, directeur de recherche à l’INSERM et professeur de nutrition à l’université de médecine Paris 13, qui est à l’origine de cette idée. Il explique : "Entre plusieurs céréales chocolatées, la maman pourra juger que l’une est plus intéressantes parce qu’elle est mieux située sur l’échelle de couleur. Autre avantage, ça va pousser les industriels à améliorer la composition nutritionnelle de leurs aliments de manière à ce qu'ils soient placés sur cette échelle de couleur".
"Culpabilisant"
Patrick Sérog, médecin nutritionniste à Paris, trouve au contraire qu’il s’agit d’une très mauvaise idée. "Mettre des pastilles rouges ça culpabilise beaucoup les personnes qui vont acheter ce type de produits, d’autant que ceux qui vont être le plus sensibles à ça seront les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent. D’autant que ces pastilles sont pour tous les aliments, c’est comme si on mélangeait les torchons et les serviettes. L’huile aura une pastille rouge et on comprend très bien que l’huile n’est pas un aliment comme un autre qu’on va consommer à la bouteille comme une boisson".
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