ÉTHIQUE - Dans un entretien à l'hebdomadaire la France Agricole publié vendredi, à la veille du Salon de l'Agriculture, François Hollande a écarté la possibilité de modifier le statut de l'animal comme le réclament certains intellectuels défenseurs des bêtes.
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Aussi attendrissant soient-ils, les animaux resteront des "biens meubles".Aussi attendrissant soient-ils, les animaux resteront des "biens meubles". Photo : AP/SIPA
Une annonce qui aura de lourdes retombées en cette veille d'ouverture du Salon de l'Agriculture. François Hollande a écarté la possibilité de modifier le statut de l'animal dans un entretien à l'hebdomadaire France Agricole daté de vendredi. Un aveu qui devrait décevoir les nombreux défenseurs des bêtes qui réclamaient un changement du statut des animaux dans le code civil. Et qui va à l'encontre de ce que le Président lui-même avait assuré peu avant son élection à la tête de l'Etat.
"Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations ?", explique le président de la République dans son interview à l'hebdomadaire. Selon lui, "beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi", estime-t-il. Et sur l'abattage, ajoute-t-il, "nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir".
Amnésie
Pourtant, en mars 2012, François Hollande en personne assurait à l'association de défense des animaux L214, comme le rappelle à juste titre le Huffington Post, qu'il fallait absolument "réformer le Code civil afin que ce dernier ne définisse plus l'animal par son utilisation, en tant qu'objet patrimonial, mais bien comme un être sensible".
En octobre dernier, c'était au tour de nombreux intellectuels de rappeler la nécessité d'un tel changement. Des personnalités, 24 au total, avaient signé un manifeste en ce sens, parmi lesquelles figuraient les philosophes Michel Onfray et Luc Ferry, l'écrivain Erik Orsenna, l'astrophysicien Hubert Reeves et Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire.
Le Code civil, dans son article 528, considère les animaux comme des biens meubles (au même titre que des objets). Le texte du manifeste, publié sur le site de la Fondation 30 Millions d'Amis, revendique "une évolution du régime juridique de l'animal dans le code civil reconnaissant sa nature d'être sensible". Ce ne sera pas pour tout de suite.
http://www.30millionsdamis.fr/agir-pour-les-animaux/petitions/signer-petition/pour-un-nouveau-statut-juridique-de-lanimal-22.html
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Dimanche, nous parlerons du statut juridique de l'animal. Le Code civil, dans son article 528, considère les animaux comme des biens meubles. Dans un manifeste publié sur son site, et signé par 24 intellectuels, la Fondation 30 Millions d'Amis revendique "une évolution du régime juridique de l'animal dans le code civil reconnaissant sa nature d'être sensible".
Dans un entretien à l'hebdomadaire la France Agricole publié vendredi dernier, à la veille du Salon de l'Agriculture, le président de la République François Hollande a, lui, écarté la possibilité de modifier le statut de l'animal.
La question du dimanche 2 mars :
"D'après vous, faut-il modifier le statut juridique de l'animal ?"
"D'après vous, faut-il modifier le statut juridique de l'animal ?"
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