Alors que le gouvernement s’apprête à ouvrir une première salle de shoot médicalisée expérimentale à Paris, il semble que certains ont déjà pris les devants. Car à défaut de salles de shoot médicalisées, ce sont des salles de shoot sauvages que l’on voit réapparaître dans des grandes villes, comme Marseille.
Une ancienne école du quartier de Sainte-Marthe, au nord de la ville, désaffectée depuis 25 ans, est ainsi squattée régulièrement par des toxicomanes qui viennent s’injecter de la cocaïne et qui laissent sur place une grande partie de leurs seringues usagées. Les riverains ne supportent plus cette situation. La mairie a promis d’intervenir dans les 15 jours pour nettoyer et murer l’entrée de l’école avant de la détruire. Quant aux associations qui interviennent sur place, elles en profitent pour demander des lieux dédiés et médicalisés.
« Imaginez des enfants qui vont être peut-être attirés »
Robert Fuchs habite à quelques centaines de mètres de l’école abandonnée. « Imaginez des enfants qui vont être peut-être attirés », s’inquiète-t-il en voyant les seringues. « Nous, on en veut à l’association qui délivre ces kits de shoot ». L’association Bus 31/32, en effet, distribue des seringues pour que l’administration de drogue se fasse dans de bonnes conditions sanitaires. Serge Longère, membre de l’association, distribue aussi ces kits dans l’école désaffectée, mais assure en ramasser régulièrement. « Ce n’est pas le fait de distribuer des seringues qui attire les toxicomanes », tient-il à rappeler. « Ils sont attirés par les points où il y a des ventes de produits ». En attendant, s’il souhaite qu’une salle de shoot médicalisée vienne remplacer les lieux clandestins, Marseille n’est toujours pas candidate pour en accueillir.
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